vendredi 11 novembre 2016

Pourquoi le pouvoir burundais célèbre la victoire de Donald Trump


 

Bujumbura semble être content de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Ce n’est pas par hasard que Pierre Nkurunziza a été le premier autocrate africain à féliciter Donald Trump. Ce n’est un secret pour personne que le pouvoir de Bujumbura a des relations très tendues avec le pouvoir de Barack Obama depuis que Pierre Nkurunziza  a brigué un troisième mandat anticonstitutionnel accompagné d’une répression dans le sang des manifestations pacifiques et de violations massives des droits de l’homme. Il espère que Trump lèvera les sanctions, et, en tant que le pays le plus puissant du monde, amènera les autres pays de l’Union européenne à débloquer les aides qu’ils ont gelées.

Les raisons d’y croire ne manquent pas. Pierre Nkurunziza et sa femme sont aussi des évangélistes qui ont le soutient des évangélistes américains. Or, les évangélistes américains ont voté largement pour Donald Trump.  Les pasteurs américains sont souvent des invités d’honneur dans les croisades du dictateur de Bujumbura et bénissent celui que Dieu a « oint » et  « révélé » qu’il serait président du Burundi (à vie ?) je ne sais quand. 

La deuxième raison est que les droits de l’homme, que le pouvoir burundais ne cesse d’enterrer, ne semblent pas intéresser Donald Trump, contrairement à Barack Obama, et surtout à Samantha Power, son ambassadeur aux Nations-Unies, qui est l’ennemie №1 des dictateurs africains. Ces derniers, Nkurunziza y compris, espèrent que Donald Trump les laissera en paix, ou, mieux, les soutiendra.

En ce qui me concerne, je pense que le pouvoir burundais devrait éviter de fêter trop vite. Je ne crois pas que la politique étrangère des Etats-Unis changera du jour au lendemain pour soutenir les despotes africains. Les principes resteront les mêmes.
Mais comme beaucoup de spécialistes l’ont souligné, personne ne sait quelle sera la politique étrangère de Donald Trump. Ceux d’entre nous qui croyons que le Burundi doit être une terre de liberté et du respect des droits de tout le monde, doivent être prêts à continuer la lutte, avec ou sans l’aide des américains. Après tout, ce ne sont pas les Etats-Unis qui changeront les choses au Burundi, ce sont les Burundais eux-mêmes. Notre avenir est entre nos mains.