Alors que d’autres principaux grands partenaires du
Burundi (Etats-Unis, Belgique, Pays-Bas…) s’étaient exprimés publiquement depuis
le début contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza, la France était
restée bouche cousue.
Quand la Belgique et les Pays-Bas ont décidé de poser des
actes
concrètes en cas de troisième mandat,
la France est encore une fois restée bouche cousue.
Visiblement, la France avait préféré jouer la carte de la
neutralité. Or, « la neutralité, c’est nul », disait un soldat français
dans un film sur l’Opération turquoise au Rwanda. Surtout quand il y a mort d’hommes, quand la question
qui se pose est de savoir s’il faut continuer à soutenir ou pas un gouvernement
qui tue ses propres citoyens.
Je me suis donc dit que c’était la rumeur qui se
confirmait. En effet, jusqu’à présent, il se disait que la France est le principal soutien
de Pierre Nkurunziza. Il se disait même
que, s’il ne bénéficiait pas du soutien de la France, Nkurunziza ne
s’obstinerait pas autant à poursuivre ce foutu troisieme mandat qui vient
détruire les fondations de notre démocratie.
Pour une fois, elle a décidé de suivre la danse et de suspendre sa coopération sécuritaire.
En réalité, je n’aimerais pas être à leur place en ce
moment, ces pays qui soutiennent financièrement et techniquement nos forces de sécurité.
Nous avons l’impression que tout ce que sait notre police, c’est tirer a balles
réelles sur des manifestants pacifiques, et je me dis que ce ne sont pas les
conseillers techniques de la France, de la Belgique ou de la Hollande qui lui a
enseigné ça, puisque ces pays ne tirent pas sur leurs propres citoyens quand
ils manifestent.
C’est donc une bonne nouvelle que la France se décide
enfin à se désolidariser des abus de Nkurunziza. Pas seulement par des
discours, mais en faisait quelque chose.
Vaut mieux tard
que jamais.