Bujumbura semble être content de l’élection de
Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Ce n’est pas par hasard que Pierre
Nkurunziza a été le premier autocrate africain à féliciter Donald Trump. Ce
n’est un secret pour personne que le pouvoir de Bujumbura a des relations très
tendues avec le pouvoir de Barack Obama depuis que Pierre Nkurunziza a brigué un troisième mandat
anticonstitutionnel accompagné d’une répression dans le sang des manifestations
pacifiques et de violations massives des droits de l’homme. Il espère que Trump
lèvera les sanctions, et, en tant que le pays le plus puissant du monde, amènera
les autres pays de l’Union européenne à débloquer les aides qu’ils ont gelées.
Les raisons d’y croire ne manquent pas. Pierre
Nkurunziza et sa femme sont aussi des évangélistes qui ont le soutient des évangélistes
américains. Or, les évangélistes américains ont voté largement pour Donald
Trump. Les pasteurs américains sont
souvent des invités d’honneur dans les croisades du dictateur de Bujumbura et bénissent
celui que Dieu a « oint » et « révélé » qu’il serait président du
Burundi (à vie ?) je ne sais quand.
La deuxième raison est que les droits de l’homme,
que le pouvoir burundais ne cesse d’enterrer, ne semblent pas intéresser Donald
Trump, contrairement à Barack Obama, et surtout à Samantha Power, son
ambassadeur aux Nations-Unies, qui est l’ennemie №1 des dictateurs
africains. Ces derniers, Nkurunziza y compris, espèrent que Donald Trump
les laissera en paix, ou, mieux, les soutiendra.
En ce qui me concerne, je pense que le pouvoir
burundais devrait éviter de fêter trop vite. Je ne crois pas que la politique étrangère
des Etats-Unis changera du jour au lendemain pour soutenir les despotes
africains. Les principes resteront les mêmes.
Mais comme beaucoup de spécialistes l’ont souligné,
personne ne sait quelle sera la politique étrangère de Donald Trump. Ceux
d’entre nous qui croyons que le Burundi doit être une terre de liberté et du
respect des droits de tout le monde, doivent être prêts à continuer la lutte,
avec ou sans l’aide des américains. Après tout, ce ne sont pas les Etats-Unis
qui changeront les choses au Burundi, ce sont les Burundais eux-mêmes. Notre
avenir est entre nos mains.