lundi 20 mai 2019

Pourquoi j’ai adhéré au MAP Burundi Buhire


Beaucoup de gens me demandent pourquoi j’ai rejoint le Mouvement d’Actions Patriotiques dit MAP Burundi Buhire. Je vais donner des éléments  de réponse dans ce billet. 

J’ai été séduit par les idées originales que prône ce nouveau mouvement politique, et surtout le concept de Refondation de la Nation et de l’Etat, comme je l’ai dit dans monprécèdent billet.




Mais ce qui m’a séduit encore plus, c’est la logique de renouvellement de la classe politique. Les membres fondateurs du MAP ne sont pas tous des « jeunes », mais ils sont jeunes en politique. Ce sont en majorité des professionnels qui ont fait d’excellentes carrières dans les pays où ils se trouvent. Ils sont tous révoltés par la médiocrité dans laquelle nage notre pays depuis l’indépendance. J’ai donc été ravi de rejoindre un mouvement qui prône des idées nouvelles avec du « sang nouveau ». 

J’ai rejoint le MAP parce que je suis convaincu que le Burundi sera positivement transformé par une nouvelle génération de leaders. Il sera sauvé par les gens qui n’ont pas du sang sur les mains et qui n’ont pas trempé dans la corruption.
J’ai décidé de rejoindre le MAP aussi pour encourager les jeunes gens honnêtes et qui veulent le changement à ne pas avoir peur de s’engager en politique. Dans notre pays, la politique a la réputation d’être l’art de mentir, de voler et de tuer. Cela fait que les gens qui ont des valeurs, qui ne veulent pas « se salir les mains », essaient d’éviter la politique comme on évite la peste. Il ne faut donc pas qu’on s’étonne d’être dirigés par des voleurs et toutes sortes de criminels, qui sont prêts à tout pour assouvir leurs intérêts.   

Certes, les voleurs et les corrompus existent dans tous les partis et mouvements politiques, pas seulement dans celui qui est au pouvoir.  Pour que les choses changent, il faut que les gens correctes aient le courage de s’engager dans le combat politique. Car la politique, il ne faut jamais l’oublier, ce sont les « rapports de force ». Quand les gens correctes et incorruptibles seront plus nombreux et plus forts que les corrompus dans nos institutions, notre pays avancera. 

En me lisant, certains me diront que je suis un idéaliste, que les gens honnêtes n’existent pas, et que s’ils existent-ils sont impuissants et ne peuvent rien changer. Moi, je m’inscris en faux contre ce pessimisme. Je continue à croire aux valeurs, à l’honnêteté et à la capacité de réussir par le travail. Notre pays n’est pas condamné à être dirigé indéfiniment par des gens médiocres. 

L’élection de Volodymyr Zerensky en Ukraine me convainc que je ne suis pas le seul à croire aux valeurs en politique. Volodymyr est un comédien, surtout connu plus pour sa série télévisée : Serviteurs du peuple.

Dans Serviteurs du peuple, Zerensky joue le rôle d’un professeur d’histoire au lycée, qui est devenu président de la république parce qu’il professait l’honnêteté et l’amour du travail. Il a été combattu par les « oligarques », ces milliardaires corrompus qui veulent tout contrôler par leur argent et qui engraissent presque tous les politiciens. Il a refusé tous les « cadeaux » de tous ceux qui voulaient le corrompre. Au lieu de nommer des « politiciens de carrière » aux postes clés, il a nommé des novices, qui gagnaient leur vie honnêtement. 

Comme moi, la majorité des Ukrainiens ont aimé le « président idéal », le vrai Serviteur du peuple qui est dans le film, et les valeurs qu’il incarnait. C’est pourquoi ils ont convaincu Volodymyr Zerensky de se porter candidat, de devenir le président incorruptible qu’il incarne dans le film, et de reformer le pays comme il le fait dans la fiction. Il a accepté et il a été élu à 73%. Maintenant, je le plains parce que maintenant que la fiction est devenue réalité, il n’a plus droit à l’erreur et ses performances en tant que président seront toujours comparées à celles du président idéal qu’il incarne dans le film. Mais au moins, le peuple ukrainien a exprimé quel genre de leaders il a besoin.
Comme les Ukrainiens, je suis convaincu que les Burundais aussi ont envie d’avoir des dirigeants honnêtes qui cherchent l’intérêt commun. Seulement, pour le moment on ne lui donne pas vraiment le choix. Il est temps que ça change.   

jeudi 25 avril 2019

Le retour du « Burundi Nouveau » et mon engagement politique


J’ai le plaisir d’annoncer la « résurrection » de ce blog, « Le Burundi Nouveau ». Oui, ce blog qui dormait depuis quelques années est de retour.
La question que vous vous posez est : pourquoi aujourd’hui ? Réponse : parce que j’ai pris la décision de réactiver mon engagement politique pour ma patrie, le Burundi.
Comme certains d’entre vous l’ont déjà remarqué, je suis parmi les membres fondateurs d’un nouveau mouvement politique citoyen : le Mouvement d’Actions Patriotiques (MAP) Burundi Buhire. Et j’ai l’honneur de faire partie de l’exécutif de MAP BURUNDI BUHIRE. 

C’est vrai que j’ai toujours eu des convictions politiques, mais c’est la première fois que je m’engage dans un mouvement politique. J’ai été membre du FOCODE (Forum pour la Conscience et le Développement) avant qu’il ne soit interdit au Burundi. D’ailleurs j’en suis toujours membre, puisqu’il continue à exister en exil et dans nos cœurs. Le FOCODE est une association de défense des droits de l’homme, et je souscris toujours aux causes qu’il défend, et surtout à sa campagne Ndondeza

Mais contrairement au FOCODE, le MAP est un mouvement politique citoyen rassembleur et inclusif qui vise la «refondation de la nation et de l’Etat burundais», la reconstruction de notre pays sur de nouvelles bases. Si le Burundi est l’un des pays les plus pauvres de la planète et les moins démocratiques, c’est qu’il manque un leadership patriotique, visionnaire et compètent qui met en avant l’intérêt général de tous les citoyens plutôt que l’intérêt d’un petit groupe autour de la famille présidentielle. Pour que cela change, il faudra un nouveau type de leadership, qui respecte des valeurs de responsabilité et de redevabilité, qui amène de nouvelles idées afin de rebâtir tous les secteurs de la vie nationale aujourd’hui délabrés, et c’est ce leadership que nous nous engageons à faire émerger au MAP. 

Sur ce blog, je parlerai souvent du MAP, de ma vision pour notre pays, des actions que nous serons en train de mener.
Dans le billet prochain, je dirai plus en détails pourquoi j’ai décidé de rejoindre le MAP.
Restez connectés.

vendredi 11 novembre 2016

Pourquoi le pouvoir burundais célèbre la victoire de Donald Trump


 

Bujumbura semble être content de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Ce n’est pas par hasard que Pierre Nkurunziza a été le premier autocrate africain à féliciter Donald Trump. Ce n’est un secret pour personne que le pouvoir de Bujumbura a des relations très tendues avec le pouvoir de Barack Obama depuis que Pierre Nkurunziza  a brigué un troisième mandat anticonstitutionnel accompagné d’une répression dans le sang des manifestations pacifiques et de violations massives des droits de l’homme. Il espère que Trump lèvera les sanctions, et, en tant que le pays le plus puissant du monde, amènera les autres pays de l’Union européenne à débloquer les aides qu’ils ont gelées.

Les raisons d’y croire ne manquent pas. Pierre Nkurunziza et sa femme sont aussi des évangélistes qui ont le soutient des évangélistes américains. Or, les évangélistes américains ont voté largement pour Donald Trump.  Les pasteurs américains sont souvent des invités d’honneur dans les croisades du dictateur de Bujumbura et bénissent celui que Dieu a « oint » et  « révélé » qu’il serait président du Burundi (à vie ?) je ne sais quand. 

La deuxième raison est que les droits de l’homme, que le pouvoir burundais ne cesse d’enterrer, ne semblent pas intéresser Donald Trump, contrairement à Barack Obama, et surtout à Samantha Power, son ambassadeur aux Nations-Unies, qui est l’ennemie №1 des dictateurs africains. Ces derniers, Nkurunziza y compris, espèrent que Donald Trump les laissera en paix, ou, mieux, les soutiendra.

En ce qui me concerne, je pense que le pouvoir burundais devrait éviter de fêter trop vite. Je ne crois pas que la politique étrangère des Etats-Unis changera du jour au lendemain pour soutenir les despotes africains. Les principes resteront les mêmes.
Mais comme beaucoup de spécialistes l’ont souligné, personne ne sait quelle sera la politique étrangère de Donald Trump. Ceux d’entre nous qui croyons que le Burundi doit être une terre de liberté et du respect des droits de tout le monde, doivent être prêts à continuer la lutte, avec ou sans l’aide des américains. Après tout, ce ne sont pas les Etats-Unis qui changeront les choses au Burundi, ce sont les Burundais eux-mêmes. Notre avenir est entre nos mains.