Beaucoup de gens
me demandent pourquoi j’ai rejoint le Mouvement d’Actions Patriotiques dit MAP
Burundi Buhire. Je vais donner des éléments
de réponse dans ce billet.
J’ai été séduit
par les idées originales que prône ce nouveau mouvement politique, et surtout
le concept de Refondation de la Nation et de l’Etat, comme je l’ai dit dans monprécèdent billet.
Mais ce qui m’a séduit
encore plus, c’est la logique de renouvellement de la classe politique. Les
membres fondateurs du MAP ne sont pas tous des « jeunes », mais ils
sont jeunes en politique. Ce sont en majorité des professionnels qui ont fait
d’excellentes carrières dans les pays où ils se trouvent. Ils sont tous révoltés
par la médiocrité dans laquelle nage notre pays depuis l’indépendance. J’ai
donc été ravi de rejoindre un mouvement qui prône des idées nouvelles avec du « sang
nouveau ».
J’ai rejoint le
MAP parce que je suis convaincu que le Burundi sera positivement transformé par
une nouvelle génération de leaders. Il sera sauvé par les gens qui n’ont pas du
sang sur les mains et qui n’ont pas trempé dans la corruption.
J’ai décidé de
rejoindre le MAP aussi pour encourager les jeunes gens honnêtes et qui veulent
le changement à ne pas avoir peur de s’engager en politique. Dans notre pays,
la politique a la réputation d’être l’art de mentir, de voler et de tuer. Cela
fait que les gens qui ont des valeurs, qui ne veulent pas « se salir les
mains », essaient d’éviter la politique comme on évite la peste. Il ne
faut donc pas qu’on s’étonne d’être dirigés par des voleurs et toutes sortes de
criminels, qui sont prêts à tout pour assouvir leurs intérêts.
Certes, les
voleurs et les corrompus existent dans tous les partis et mouvements
politiques, pas seulement dans celui qui est au pouvoir. Pour que les choses changent, il faut que les
gens correctes aient le courage de s’engager dans le combat politique. Car
la politique, il ne faut jamais l’oublier, ce sont les « rapports de
force ». Quand les gens correctes et incorruptibles seront plus nombreux et
plus forts que les corrompus dans nos institutions, notre pays avancera.
En me lisant,
certains me diront que je suis un idéaliste, que les gens honnêtes n’existent
pas, et que s’ils existent-ils sont impuissants et ne peuvent rien changer.
Moi, je m’inscris en faux contre ce pessimisme. Je continue à croire aux
valeurs, à l’honnêteté et à la capacité de réussir par le travail. Notre pays
n’est pas condamné à être dirigé indéfiniment par des gens médiocres.
L’élection de
Volodymyr Zerensky en Ukraine me convainc que je ne suis pas le seul à croire
aux valeurs en politique. Volodymyr est un comédien, surtout connu plus pour sa
série télévisée : Serviteurs du
peuple.
Dans Serviteurs
du peuple, Zerensky joue le rôle d’un professeur d’histoire au lycée, qui est
devenu président de la république parce qu’il professait l’honnêteté et l’amour
du travail. Il a été combattu par les « oligarques », ces
milliardaires corrompus qui veulent tout contrôler par leur argent et qui
engraissent presque tous les politiciens. Il a refusé tous les
« cadeaux » de tous ceux qui voulaient le corrompre. Au lieu de
nommer des « politiciens de carrière » aux postes clés, il a nommé
des novices, qui gagnaient leur vie honnêtement.
Comme moi, la majorité
des Ukrainiens ont aimé le « président idéal », le vrai Serviteur du
peuple qui est dans le film, et les valeurs qu’il incarnait. C’est pourquoi ils
ont convaincu Volodymyr Zerensky de se porter candidat, de devenir le président
incorruptible qu’il incarne dans le film, et de reformer le pays comme il le
fait dans la fiction. Il a accepté et il a été élu à 73%. Maintenant, je le
plains parce que maintenant que la fiction est devenue réalité, il n’a plus
droit à l’erreur et ses performances en tant que président seront toujours comparées
à celles du président idéal qu’il incarne dans le film. Mais au moins, le
peuple ukrainien a exprimé quel genre de leaders il a besoin.
Comme les
Ukrainiens, je suis convaincu que les Burundais aussi ont envie d’avoir des
dirigeants honnêtes qui cherchent l’intérêt commun. Seulement, pour le moment
on ne lui donne pas vraiment le choix. Il est temps que ça change.