Thierry Uwamahoro |
Par Thierry Uwamahoro
Pour ceux qui
avaient encore des doutes, l’interview que Pierre Nkurunziza a accordée à Jeune
Afrique a levé toute équivoque : Nkurunziza, l’homme fort du Burundi et de facto leader du CNDD-FDD (en tant que
Président du Conseil des Sages), sera bel et bien candidat aux élections présidentielles
de 2015. Les condamnations de cette
candidature anticipée continuent à tomber et à lire les commentaires de
pas mal d’internautes, Nkurunziza devrait apprendre les leçons qui s’imposent
des cas Bozizé et Gbagbo et changer de
tir pour s’assurer un départ honorable de la présidence du Burundi. Pourtant,
Nkurunziza n’a rien à s’inquiéter des sorts de Bozizé et Gbagbo et sa
candidature sera validée par la cour constitutionnelle.
Contrairement à Bozizé qui commandait une petite armée affaiblie,
Nkurunziza est assis confortablement à la tête de l’armée la plus aguerrie de
la région des grands. Ce n’est pas une quelconque colonne de 23 jeeps de
quelques rebelles qui délogeront Nkurunziza de son palais ; un palais
protégé par une armée issue de la fusion des ex-FAB (la seule armée de
l’ancienne CEPGL qui n’a jamais perdue une guerre) et des anciens FDD. Nkurunziza
n’a pas à s’inquiéter non plus d’un quelconque coup d’état de la part de son
armée; une peur qui, en Centre Afrique,
avait amené Bozizé à refuser l’équipement nécessaire à son armée. Au contraire,
l’armée de Nkurunziza se perfectionne et impressionne sur des terrains
somaliens où même la Marine américaine avait auparavant échoué. Par ailleurs,
Dans la configuration actuelle des forces au Burundi, un coup d’état est
quasiment impossible et ne serait qu’un suicide national.
Contrairement à Gbagbo, toute question de constitutionalité des candidatures
aux présidentielles ou de légitimité des résultats des élections au Burundi seront
décidées par des cours et institutions burundais. La Côte d’Ivoire de Gbagbo
était sous mandat onusien (ou presque). Selon les accords de Pretoria de 2005,
le processus et les résultats des élections devaient être certifiés par l’ONU dans
le contexte de sortie de crise, en vue d’élections ouvertes, libres, justes et
transparentes. Or, au Burundi de
Nkurunziza, toutes ces fonctions seront assurées soit par la CENI, la cour
constitutionnelle, ou la cour suprême; des institutions dont les gérants ont
été nommés exclusivement par Nkurunziza. Lui donneront-ils tort ou lui
donneront-ils raison ? Si l’acquittement de Nkurunziza des crimes contre
l’humanité par la cour suprême -- en violation des procédures selon les
experts -- peut nous servir d’antécédent, il y a raison à parier que la cour
constitutionnelle donnera gain de cause à la candidature de Nkurunziza aux présidentielles
de 2015. Les partis d’opposition, les commentateurs, les leaders d’opinion, les
éditorialistes et autres experts arriveront à une conclusion différente dans la
lecture de l’article 96 de la constitution, mais une seule opinion
comptera : celle de la cour constitutionnelle.
La constitutionalité de sa candidature en poche, il sera tour de faire campagne. Candidat
sortant, Nkurunziza se présentera encore une fois avec tous les avantages et
honneurs que lui confère son titre de chef d’Etat (incumbency advantage en Anglais) et sera le candidat le mieux
financé avec des structures dans chaque recoin de notre république. Il fera
campagne formidable (rappellera que c’est lui qui a maintenu la paix au Burundi
10 ans durant, construit 2500 nouvelles écoles, amené la gratuité des soins de
santé et de la scolarité, nommé le premier chef d’état-major général Hutu, prié
5 fois par jours pour le Burundi, etc) et il utilisera les moyens de l’état.
L’Olucome criera scandale, mais comme disait Deo Hakizimana dans une récente
interview « les ténors [du parti présidentiel actuel] agissent comme l’on sait
(ntibagira ikinya !) ». Les
chiens aboieront, la caravane passera. Nkurunziza, l’un des hommes
politiques burundais les plus populaires (si pas le plus populaire) dont un
récent sondage donne une cote de 61% (65% en milieu rural) au sein de la
population burundaise croisera à la victoire.
Check, mate ! Cette victoire populaire justifiera l’aval de la cour
constitutionnelle et protégera Nkurunziza
de toute forme de critiques aussi longtemps que l’élection sera
accompagnée par le familier « les élections se sont globalement déroulées
dans la transparence malgré quelques irrégularités » de la part des
observateurs nationaux et internationaux. Cette victoire populaire sera aussi
une différence marquante entre sieurs Gbagbo et Nkurunziza. Qui contredira la
volonté du peuple et la légitimé héritée de la cour constitutionnelle ?
Si la présidence de Nkurunziza semble inévitable
jusqu’en 2020, il ne s'ensuit pas que les partis d’opposition devraient croiser
les bras, laisser faire ou pire faire la politique de la chaise vide comme en
2010. Pour ceux qui sont motivés par un changement profond au Burundi, la
constitution donne des pouvoirs significatifs à l’assemblée nationale et au
sénat. Aux partis politiques d’opposition de trouver des candidats formidables
et crédibles pour les législatifs. Kigobe a besoin de débats vigoureux. Nkurunziza
pourra régner jusqu’en 2020, mais un Kigobe multicolore sans majorité absolue
détenue par un seul parti politique redynamisera la démocratie burundaise qui
s’atrophie ces derniers jours. Par ailleurs, un Kigobe multicolore imposera un
exécutif multicolore car Nkurunziza devra composer avec les partis siégeant à l’assemblée
nationale. Si l’opposition obtient un score non-négligeable aux législatifs, la
constitution du Burundi garanti un gouvernement d’union nationale.
Très belle analyse que, malheureusement, je n'avais pas eu l'occasion de lire jusqu'à ce jour.
RépondreSupprimerBravo Thierry. On peut approuver ou ne pas ou ne pas approuver votre point de vue. Mais c'est bien écrit quand même.
Uburundi bushasha bwari ubwa Ndadaye sha!
RépondreSupprimerTrès juste Thierry... et je crois que nos politiciens devraient s'assoir ensemble et tourner leurs méninges afin de combattre ce mal commun qu'est le fameux NKURUNZIZA.
RépondreSupprimerAussi, c'est vrai que"Atawuvugana inrya mukanwa" mais je crois pas que tous les Bagumyabanga soient d'accord avec cette soif de pouvoir exagérée du président footballeur... ;Ils ont d'autres candidats crédibles que celui ci. le seul problème c'est que les fidèles du CNDD FDD: soit ils nagent dans l'illusion (que les choses changeront) , soit ils ont une peur de Monsieur le Président "Mukizwa" et son clan mafieux.
Je déplore vraiment la passivité de mon peuple... Car tu as écarté toute scénario de destitution du président Agriculteur et "proche du peuple", mais t'as oublié une chose; le soulèvement populaire est une grande arme qui a remplacé les coups d'état en Afrique. Ce n'est pas si simple et c'est pas une partie de plaisir j'en suis conscient mais c'est très efficace;
"Ganza sabwa". Peter, c'est un animal politique.
RépondreSupprimerIl sait carresser dans le sens du poil ses électeurs, ceux que jadis on appelait les baboyi. Il n'a pas peur peur de se mouiller les bras et de frayer avec son électorat. Ces gens "abaruguru, les baboyi et les yayas" voteront pour lui. Il sait veiller sur ses électeurs et ces derniers vont le lui rendre.
Il a vaincu les FAB, sorti du placard les massacres divers et variés. Il va être encore là.
Laisse moi dire quelque chose.ce sont les burundais qui sont seulemant aux burundi mais qui ne connait pas comment la vie est vrema moins cher aux burundi. en plus de cela ils ne souviennent pas que en lybie pandant le royaume kadafli tous le peuple etait vrema civilise ,riche jusqu'a ce que meme les chomeurs gagne du salaire mais A CAUSE DE BASESA NKUYOZE ils ont dececid1 de tuer le dirigeant tout en pensant qu'il y aura plus de ce qu'ils avaiet mais oubliant KO UWUSHAKA AKARENZO AREZWIVU actuellema kaddafli a quit1 ET LA PAUVRETE A ENTR1 LA LYBIE.
RépondreSupprimerC'est pourquoi vous et nous les burundais, nous pouvons comprendre que c'est seulement aux burundi bikigendeka MEME NUBWO MWIPFUZA CHANGEMENT MUMENYE KO ATUWUNDI MUNTU AZOZA asumba PETER NKURUNZI BOSE NIBAMWE KUKO ABARUNDI TURAZINANYI. KIMWE GUSA twomenya ntimwibaze avec le changement du pouvoir ngo niho bizogendeka ahubwo bizokwunyuka.
actuellement C'EST AU BURUNDI que umuntu wese avuga iryagonvye ntaribwe ikinuma.INGO MURWANDA URABE, UCUSHIKA MURI UGANDA WUNVE nushika muri kenya ho ucutahura ko uburundi ariho ubuzima bugendeka
NTAMUGAMBWE NEGAMIYE ARIKO NDUMUNTU AKWILIKIRANA POLITIQUE KWISI YOSE.
Il ne faut pas le diviniser si non son sort est là. à vous entendre et vous comprendre, il est le seul homme capable de diriger le pays?!!!!!!!!!!!!!!. attention!!!! abandi bagabo ntibakumve? Parmi les DD il ya des hommes mures, intelligents, raisonables et capables de conduire le peuple. Peter n'est pas un dieu qu'o adorera pour tjrs. Mais prq tuer, voler, comploter contre les innocents même les petits paysans? On aspirait au chgt, srt ne cherchez pas à marcher vous seul, L'uprona l'a fait pdt 40 ans et voilà ce qu'on endure jusqu'à ce jour.
SupprimerCorrecte analyse. Pilule amère pour l'opposition
RépondreSupprimerpr dire ko ibintu bizimbutse mu burundi tu te bases sur kl indicateur?
RépondreSupprimeret aller à l'interieur du pays du pays wivugire iryo ushaka je t promets ko uzosanga atari uko uvyiyumvira
hama ibiriko biraba murundi vyerekana nezaaho aba politicien bacu bageza,intambwe iracari ndende ,