Que peut-on dire, 20 ans après l'assassinat du
président Cyprien Ntaryamira qu'on commémore aujourd'hui? Que l'homme, comme son prédécesseur Melchior Ndadaye,
lui aussi assassiné quelque 4 mois auparavant, comme
longtemps avant eux, le Prince Louis Rwagasore, Pierre Ngendandumwe, Ntare V,
ont été emportés par l'assassinat politique, érigée en règle par les élites du
Burundi (et du Rwanda) indépendant. En 1988, le spécialiste du Burundi René Lemarchand
disait devant le congres des Etats-Unis: "Nowhere else in Africa have
human rigths been violated on a more massive scale, and more brutal
consistency, than in Burundi". Cette triste vérité est valable aussi bien
pour le Burundi que pour notre voisin le Rwanda, où l'avion dans lequel
voyageaient Ntaryamira et son collègue rwandais Habyalimana a été abattu, et où
ce crime a été suivi par un génocide sans précédent. On le sait, le mal des
Grands-Lacs trouve ses racines dans l'injustice poussée a outrance, l'exclusion
érigée en mode de gouvernement, le mépris des hommes que les détenteurs du
pouvoir, se croyant investis du droit de vie et de mort sur ceux qu'ils sont
supposés servir, se permettent de massacrer comme bon leur semble, a n'importe
quel prétexte.
La meilleure façon de commémorer la mort Cyprien Ntaryamira est de se battre pour que la haine qui l’a emporté, et qui a emporté nos nombreux leaders et simples citoyens depuis que notre burundais est indépendant. Cette haine qui, selon les caprices du moment, choisit sa cible sur la base de l’ethnie, de la région ou du parti politique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire