jeudi 10 janvier 2013

A quand la réglementation des travaux communautaires?



Auteur: Prince-Elvis Banyankiye
Depuis que le  Président  Pierre Nkurunziza est arrivé au pouvoir il a instauré des travaux dits communautaires qui consistent à faire la propreté  et autres travaux dans les communes et quartiers dans chaque province du pays. Cependant jusqu'aujourd'hui il n'existe pas de politique claire qui définit l'organisation de  ces travaux, et ceux qui souvent demandent une réorganisation de ces travaux ne sont pas hésités d'être appelés ‘‘paresseux’’. A vrai dire le manque d'un texte législatif qui devrait régir ces travaux  ne cesse de créer le désordre et de multiples déviations.

 Au Burundi les travaux communautaires ne datent pas d'hier elles ont toujours caractérisé la société traditionnelle burundaise qui s'organisait pour mettre les forces ensemble afin de  s'entraider et cela à toujours eu de résultats positifs. Actuellement l'esprit de travail qui devrait caractériser ces travaux commence de perdre sa valeur pour laisser la place à la propagande politique. Quoiqu'on dise qu'il y a eu des stades et des écoles construits grâce à ces travaux, l'opinion publique devrait aussi savoir qu' à cause de ces mêmes travaux effectués tous les  samedi matin l'Etat  perd de grosses sommes d'argent qui devraient entrer dans le trésor public: Chaque samedi la commune de Rumonge perd 4 millions de Fbu, la Mairie de Bujumbura perd 17 millions de Fbu, la commune de Rugombo perd 21 millions de Fbu  alors sont-ils  digne d'être qualifiés de travaux de développement? En plus de cette perte, on constate une autre conséquence néfaste à cause de la mauvaise organisation de ces travaux  c'est le démon de  la corruption car ceux qui veulent se déplacer  samedi (avant 10h) à l'intérieur du pays  ne peuvent pas passer les barrières des policiers sans qu'ils les aient corrompus.

 Avec cette année de 2013 le Président et son gouvernement devrait mettre en place  une loi régissant les travaux communautaires pour empêcher  la propagande populiste de certains politiciens et pour que ces travaux deviennent un vrai moteur de développement économique.

 Prince-Elvis Banyankiye étudie la science politique à l’Université russe de l’Amitié des Peuples (Moscou)
Visiter son blog:  http://idonido.over-blog.com

1 commentaire:

  1. Monsieur Prince-Elvis Banyankiye,
    Je vous remercie pour votre article ci-haut publié. Mes remerciements vont aussi à l`endroit du blogueur Jean-Marie Ntirampeba pour cette espace d`échange des idées. Deux points constituent l`essentiel de mon commentaire: la nécessité de l`existence d’une loi portant création et organisation des travaux communautaires et la violation des droits fondamentaux des citoyens due à ces travaux.
    Dans votre introduction aussi comme dans votre conclusion vous me parait en faveur de l’adoption d’une loi qui crêt et régit les travaux communautaires. Cependant vous ne questionnez pas la nécessité de l`existence de cette loi. Comme tout le monde le sait, les travaux communautaires qui se réalisent au Burundi n`ont pas d`existence juridique. Cette non existence n`est pas le fait du hasard. Je m`excuse de mon ignorance en ce qui concerne l`objet de ces travaux communautaires mais, comme vous avez précisé qu’ils consisteraient à faire la propreté et autres travaux dans les communes et quartiers dans chaque province du pays, ma question serait la suivante. Pourquoi le gouvernement du Burundi comprend-t-il le ministère des Travaux Publics et de l`Equipement en son sein? L`un des mission du gouvernement conféré à ce ministère est de superviser la construction et l’entretien des infrastructures urbaines et semi-urbaines . Donc, le travaux de construction et entretien des infrastructures publiques (parlons ici des routes) est du domaine exclusif de ce ministère. La population paie des impôts et taxes pour que le gouvernement atteigne ses missions parmi lesquels construction et entretien des infrastructures. Pourquoi alors surcharger les pauvres citoyen doublement : « payer impôts et taxes d’un côté et entretenir les infrastructures de l`autre.» Si la population exécute l`entretien des infrastructures publiques où ira la somme budgétaire allouée à cet entretien au niveau du ministère? Dans d`autres pays, les infrastructures et toute autre propriété publique sont entretenues par le pouvoir public tandis que la population n`est responsable que pour l`entretien de leurs propriétés privées.
    Avec ces travaux communautaires, des droits fondamentaux des citoyens en l`occurrence le droit à la liberté de la personne et le droit à la liberté de mouvement (art. 25 de la loi nº 1/010 du 18 Mars 2005 portant promulgation de la constitution de la République du Burundi ) sont violées. Ceux qui se sentent en droit de ne pas participer à ces traveaux communautaires se voient obliger de rester dans leurs maisons, de ne pas voyager ou circuler par –ci par-là. La violation fragrante de ces droits me pousse à questionner la valeur hiérarchique de la constitution dans l`ordre juridique au Burundi. Est-t-il que les décisions politiques ou administratives ont une valeur supra-constitutionnelle?

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