L’université Polytechnique de Gitega en Construction. Source: http://www.upg.edu.bi/ |
C’est avec joie que j’accueille
la prolifération des universités privées sur le territoire burundais. Pour la
démocratisation de l’enseignement. Un ancien ministre de l’enseignement
supérieur sous Bagaza disait que la politique éducative d’alors était de
laisser entrer 10% des écoliers a l’école secondaire et 1% à l’université. Si
on se met à la place des autorités d’alors, on peut comprendre que les défis
d’ordre matériel ou logistique ne les permettaient pas à laisser tout le monde
accéder à l’enseignement. Le manque des enseignants qualifiés à différents
niveaux, des classes et du matériel scolaire… peuvent être les causes de la
super-sélectivité de notre système éducatif. Mais on ne peut pas compter sur un système qui refuse l’accès au savoir à la majorité des citoyens pour toujours.
Nous devons arriver à un niveau
où tous ceux qui veulent s'instruire, du primaire à l’université,
puissent avoir l’opportunité d’accéder au savoir. On peut alors envisager l’université
pour tous, du moins pour tous ceux qui le veulent et le peuvent. De cette démocratisation
du savoir dépendra aussi le « développement » de notre pays le
Burundi. Les universités privées participent largement à cet effort. Outre la
vingtaine d’universites et instituts supérieurs concentrés à Bujumbura, les
provinces s’équipent de plus en plus d’instituts universitaires. Bururi,
Gitega, Mwaro et Ngozi ont déjà au moins une université. Des projets
d’implantation d’autres universités sont en cours, surtout dans les provinces
de Bubanza et de Muyinga. L’Université des Grands-Lacs prévoit d’ouvrir de
nouveaux campus dans les provinces de Makamba et de Rutana. Dans un proche
avenir, nous verrons chaque province dotée d’une institution d’enseignement
supérieur, et je trouve que c’est une très bonne chose pour notre pays. Les
jeunes n’auront plus besoin de devoir affronter la cherté de la vie de
Bujumbura pour accéder à l’enseignement supérieur.
Aujourd’hui je suis passé à la
Direction Provinciale de l’Enseignement pour voir les résultats de l’examen
d’Etat des élèves. Tout le monde était étonné, moi aussi. Pour la première fois
je pense, la grande majorité de ceux qui ont fait l’examen d’Etat ont plus de
50% qui leur donne l’accès à l’enseignement supérieur. Selon une source digne de foi, 7000 étudiants
sont attendus dans l’unique université publique, et 10.000 autres ont été
« cooptés » pour les universités privées. Même ceux qui n’ont pas eu
le Diplôme d’Etat peuvent continuer leurs études dans les Instituts et
décrocher leur ‘Baccalauréat professionnel » après 3 ans d’études. Donc
les portes de l’Enseignement supérieure sont grandement ouvertes.
On peut toujours
s’interroger sur le rendement de ces universités, sur la qualité de
l’enseignement qui y est dispensé. C’est un autre débat.
Le grand défi de
cette démocratisation de l’enseignement reste l’accès à ces universités privées
qui est toujours réservé aux privilégiés, à une
minorité capable de s’acheter les services de ces institutions. La majorité des familles burundaises restent
incapables de trouver la somme qui en moyenne varie entre 300 000 et
500 000 francs bu exigés par an pour que leur enfant puisse fréquenter une
université privée.
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