Je soutiens les upronistes qui ont décide de manifester
chaque jour Ku Mugumya jusqu’a ce que le pouvoir les laisser travailler dans
leur siège. Ku Mugumya n’est pas qu’un bâtiment qu’on peut juste laisser et
aller travailler ailleurs comme le pensent certains, c’est une place qui a une
valeur a la fois sentimentale et symbolique pour les militants. Celui qui te
vole un œuf peut te voler un bœuf.
Cette ingérence du pouvoir dans les affaires de l’Uprona et
des autres partis est un abus de pouvoir, une forme d’oppression, une violation des droits des citoyens à
s’organiser en associations politiques comme ils le veulent. Imposer au parti
des chefs non reconnus par les militants, empêcher même aux élus de se réunir
dans leur permanence alors qu’ils n’ont pas (du moins pas encore) été radiés du
parti, ce sont des pratiques d’une autre époque. Le pouvoir ne peut pas gérer les partis comme
on gère son argent de poche.Les partis ne sont pas l’argent de poche. Derrière les partis, il y a des humains qui ont des libertés garanties par la Constitution et les lois internationales et il faut faire tout ce que permet la loi pour les préserver.
Certains diront que le CNDD-FDD n’a pas inventé
l’autoritarisme, qu’il s’approprie les pratiques qu’a pratiqué la même Uprona
pendant les nombreuses décennies que ce parti a fait la pluie et le beau temps
sur le Burundi comme parti unique. On
dira donc que l’Uprona récolte ce qu’il a semé. C’est aussi vrai. Mais on ne
peut pas accepter de continuer à reproduire les erreurs du passé.
L’obstruction de l’espace politique est l’une des raisons
qui ont poussé ceux qui sont au pouvoir actuellement a prendre les armes contre
les régimes militaires. Il faut qu’on ose dire au CNDD-FDD que rien de bon ne
peut sortir de cette façon de malmener les hommes politiques de l’opposition.
Les profits que le parti au pouvoir peut tirer de ces manœuvres louches est
sont minimes et de courtes durée.
La Constitution obligeait de remplacer Bernard Busokoza par
quelqu’un de son propre parti. Pour contourner cette constitution, le pouvoir a
imposé Bonaventure Niyoyankana et Concilie Nibigira des chefs non reconnus par
les militants et les différents organes du parti. Des chefs dociles, qui leur
donneront un vice-président et des ministres dociles. On peut dire que le
CNDD-FDD a opté pour la facilité, étant donné que les chefs reconnus par les
upronistes avaient accepté de coopérer pour former un nouveau gouvernement. Mais
le CNDD-FDD a choisi de travailler avec des upronistes qu’aucun organe du parti
ne reconnait. C’est comme si a la guerre, une armée choisissait un partenaire
qui ne contrôle pas ses troupes, de peur que le vrai leader des forces
partenaires ne lui fasse de l’ombre. On
ne peut pas remporter une victoire avec un tel partenaire, surtout pas à long
terme.
L’Uprona
ne réclame que le dialogue. La communauté internationale
aussi. Mais le CNDD-FDD ne veut rien entendre. Comment on appelle un acteur
politique qui ne veut pas dialoguer avec ses partenaires ? Je pense que c’est
ce qu’on appelle un dictateur !
La dictature, nous l’avons côtoyé à l’œuvre au Burundi
pendant de nombreuses années. Nous n’en avons pas besoin.
J’appelle le CNDD-FDD à avoir le courage de travailler avec
une UPRONA reconnue par ses militants. Ça
évitera à tout le monde de perdre le temps qu’on devrait consacrer à la résolution
des problèmes plus importants qui tiennent à cœur les Burundais.