Hier, Concilie Nibigira, ancienne vice-présidente de
Bonaventure Niyoyankana, s’est autoproclamée présidente de l’UPRONA à la
surprise générale. Les réactions tant dans les medias traditionnels que sociaux
n’ont pas tardé de qualifier cette femme de traitre « vendue » au
CNDD-FDD.
. En écoutant l’interview
de Concilie ce matin sur la radio Isanganiro , mon opinion sur l’intention de cette femme a évolué. En effet, cette femme et l’Akagwi derrière elles
sont des gens qui ont été traitres de traitres, « Mpemukendamuke »
par le camp Nditije-Ngayimpenda, alors
qu’ils soutenaient Bonaventure Niyoyankana quand il a accepté de revenir à la
tête de l’UPRONA avec la discutable bénédiction du Ministre de l’Intérieur
Edouard Nduwimana. Quand M. Niyoyankana s’est désisté, le comité central du
parti, qui assure l’intérim, a promis d’étudier l’option de le réhabiliter
maintenant que la conscience lui revenait. Il a même été couvert d’éloges par
tous les courants confondus. Mais Bonaventure Niyoyankana n’était pas le seul à
avoir été voué aux gémonies. Ses amis, dont Concilie Nibigira et Gaston
Sindimwo, quel serait leur sort ?
En se mettant a la
place de ces ‘traitres », on peut comprendre la fragilité de leur
position. Bonaventure Niyoyankana, leur chef, a pu sauver peau et retrouver
estime chez les Badasigana. Eux, non. Ce sont des traitres. Ils n’ont donc plus
rien à perdre. Ils risquent d’être victimes du processus de réconciliation.
Alors ils essaient, à mon avis, de négocier leur place à l’UPRONA. Dans ce
parti où tout le monde a trahi tout le monde, où les protagonistes ne cessent
de s’échanger des noms d’oiseaux, les « traitres » d’aujourd’hui
trouvent peut-être injuste (en supposant que la notion de justice a encore un
sens chez les hommes politiques) qu’ils soient les seuls à payer les frais des
différentes faiblesses du parti.
La politique étant le rapport de force, le « coup de
théâtre » de cette présidente autoproclamée vise à montrer que sa bande a
encore de ressources de torpiller un processus de réconciliation qui se fait
sans elle et contre elle. Elle réclame, peut être maladroitement, sa part du gâteau
mais aussi un morceau d’honneur.
Je ne suis pas de ceux qui croient que derrière Concilie
Nibigira se cache une nouvelle manœuvre téléguidée par le Ministre de l’Intérieur
ou le CNDD-FDD. Je crois même que c’est cette bande de Concilie qui manipule le
pouvoir pour être associée au processus de réconciliation mais aussi au partage
du pouvoir qui va avec entre différents courants.
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