mercredi 12 février 2014

De quoi Concilie Nibigira est-elle le nom ?



Hier, Concilie Nibigira, ancienne vice-présidente de Bonaventure Niyoyankana, s’est autoproclamée présidente de l’UPRONA à la surprise générale. Les réactions tant dans les medias traditionnels que sociaux n’ont pas tardé de qualifier cette femme de traitre « vendue » au CNDD-FDD. 

.  En écoutant l’interview de Concilie ce matin sur la radio Isanganiro , mon opinion sur  l’intention de cette femme a évolué.  En effet, cette femme et l’Akagwi derrière elles sont des gens qui ont été traitres de traitres, « Mpemukendamuke » par le camp  Nditije-Ngayimpenda, alors qu’ils soutenaient Bonaventure Niyoyankana quand il a accepté de revenir à la tête de l’UPRONA avec la discutable bénédiction du Ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana. Quand M. Niyoyankana s’est désisté, le comité central du parti, qui assure l’intérim, a promis d’étudier l’option de le réhabiliter maintenant que la conscience lui revenait. Il a même été couvert d’éloges par tous les courants confondus. Mais Bonaventure Niyoyankana n’était pas le seul à avoir été voué aux gémonies. Ses amis, dont Concilie Nibigira et Gaston Sindimwo, quel serait leur sort ? 

En  se mettant a la place de ces ‘traitres », on peut comprendre la fragilité de leur position. Bonaventure Niyoyankana, leur chef, a pu sauver peau et retrouver estime chez les Badasigana. Eux, non. Ce sont des traitres. Ils n’ont donc plus rien à perdre. Ils risquent d’être victimes du processus de réconciliation. Alors ils essaient, à mon avis, de négocier leur place à l’UPRONA. Dans ce parti où tout le monde a trahi tout le monde, où les protagonistes ne cessent de s’échanger des noms d’oiseaux, les « traitres » d’aujourd’hui trouvent peut-être injuste (en supposant que la notion de justice a encore un sens chez les hommes politiques) qu’ils soient les seuls à payer les frais des différentes faiblesses du parti. 

La politique étant le rapport de force, le « coup de théâtre » de cette présidente autoproclamée vise à montrer que sa bande a encore de ressources de torpiller un processus de réconciliation qui se fait sans elle et contre elle. Elle réclame, peut être maladroitement, sa part du gâteau mais aussi un morceau d’honneur. 

Je ne suis pas de ceux qui croient que derrière Concilie Nibigira se cache une nouvelle manœuvre téléguidée par le Ministre de l’Intérieur ou le CNDD-FDD. Je crois même que c’est cette bande de Concilie qui manipule le pouvoir pour être associée au processus de réconciliation mais aussi au partage du pouvoir qui va avec entre différents courants.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire