dimanche 20 mars 2016

Est-il possible de discuter?

Mon billet consacré au nouveau magazine Jimbere n'a pas plu à tout le monde:




C'est je pense la première fois que je suis accusé d'"attaquer " quelqu'un. Je suis désolé que mon article ait été interprété de cette façon. En tous cas, c'est tout le contraire de mon intention. Les attaques personnelles, ce n'est pas ma tasse de thé. Que RR m'en excuse s'il se sent attaqué.

Mais toutes les réactions n'ont pas été négatives, comme celle-ci sur facebook:
 "Jean-Marie Ntahimpera Merci! Ta critique est non seulement pertinente, elle rappelle aussi qu'il est possible de débattre pour avancer (construire)"
 
 Celui-là m'a bien compris. Mon rêve en effet est que les gens qui ont des opinions différentes puissent discuter courtoisement, et non se lancer des noms d'oiseaux.

vendredi 18 mars 2016

Le bonheur n’est pas de ce pays



Le Burundi a été classé récemment comme le premier pays au monde où les gens ne sont pas heureux.
J’ai été très choqué en lisant ce classement. Choqué, parce que, si notre pays subit un tel affront dans le concert des nations, c’est que nos dirigeants ont fait preuve d’une médiocrité sans commune mesure. Parce que le premier rôle des dirigeants d’un pays, c’est de créer de bonnes conditions pour qu’effectivement le plus grand nombre possible de citoyens puissent être heureux. C’est un fiasco total. 

J’ai été choqué, mais pas surpris. Pas surpris, parce que déjà le Burundi est l’un des pays les plus pauvres du monde. Ça aurait été surprenant si, au contraire, étant l’un des pays les plus pauvres, le Burundi devenait l’un des pays où il fait bien vivre. Si la richesse ne fait pas forcement le bonheur, elle y contribue fortement.
L’autre raison pour laquelle je n’ai pas été surpris, c’est que la crise que nous vivons a amplifié les mécontentements. Des centaines de gens, si ce n’est pas des milliers, ont été assassinés. Des centaines de milliers de personnes ont été condamnés à l’exil. Des étudiants ont perdu le petit déjeuner, d’autres la bourse. Nombreux sont les fonctionnaires qui ont perdu une partie importante de leurs salaires. Les opportunités d’emplois chez la jeunesse sont devenues plus rares que jamais. Beaucoup d’hommes d’affaires ont fermé leurs sociétés, d’autres travaillent au ralenti. Je ne parle pas de milliers de prisonniers politiques et de leurs familles. 

Je ne vois pas comment on peut être heureux avec tout ça. 

L’un des commentateurs sur ma page facebook se demandait comment les Burundais peuvent être plus malheureux que les Syriens. La réponse se trouve dans cet article de BBC :

« L'enquête a révélé que les Syriens avaient une meilleure santé/ espérance de vie et ont également été considérés comme étant plus généreux que les Burundais et les gens des trois autres pays - le Togo, l'Afghanistan et le Bénin »