mercredi 30 janvier 2013

Pleure pas, Monique: A toutes les personnes qui ont perdu leurs biens dans l’incendie du marché central de Bujumbura



Par Thierry Manirambona, écrivain 
(ce texte est une fiction)
 
C’était avant-hier, le 27 janvier 2013. Le téléphone sonnait mais Raymond ne bougeait pas. Il ne voulait pas se lever pour aller répondre à ce téléphone qui sonnait pour la 7ème fois. Quitter le lit, sortir de la chambre, aller au salon, décrocher le téléphone… c’était un long processus. Il a préféré rester dans son lit même éveillé, s’imaginant en riant la colère de la personne qui téléphonait sans que personne ne décroche le téléphone. Comment peut-on exiger de quelqu’un qu’il quitte son lit si tôt le matin par un temps d’hiver ? Les hivers suédois sont très rudes, plus rudes encore pour un jeune africain qui a grandi dans la chaleur des régions tropicales.  

Il était fatigué. Samedi et dimanche, la veille et l’avant-veille donc, il a travaillé dur. Treize heures le samedi, et douze heures le lendemain, le dimanche du 27 janvier 2013. Il avait donc décidé de rester au lit toute la journée de lundi comme il n’avait pas de cours à l’université.
Raymond, Burundais, 29 ans, vit en Suède depuis trois ans. Il est arrivé en Europe par un vent inconnu, comme il le dit toujours en riant. Un cadeau du ciel, ajoute-t-il souvent. Cinq ans auparavant, encore étudiant en 2ème année à l’Université du Burundi, alors qu’il participait à une formation de responsables scouts, un des formateurs qui était venus de Suède lui  avait demandé s’il pouvait lui servir de guide à travers le Burundi après la formation. Raymond, bon marcheur et ami des collines – originaire de Cankuzo, n’avait pas hésité à sacrifier une semaine de cours pour servir de guide à Erik, le Suédois, et à toute la délégation européenne qui était venue pour la formation. 

Une fois Erik rentré, il avait gardé contact avec Raymond et un jour, ce dernier avait reçu une lettre d’Erik avec les mots suivants : « J’ai beaucoup aimé nos randonnées dans les collines burundaises et j’ai été marqué par ta façon dont tu parles de ton pays. Il faudra que tu découvres l’alpinisme et le mystère des montagnes de neige en Suède. Avec des amis alpinistes, nous allons t’envoyer de l’argent pour venir ici et ensemble, on va escalader des sommets jamais explorés. Si tu aimes la Suède, tu pourras rester ».  
Un mois après l’arrivée du courrier, Raymond recevait des mains d’un Burundais, professeur  des facultés des sciences appliquées au Burundi, qui vit en Suède et se rend au Burundi trois fois par an, une somme d’argent importante pour son séjour en Suède. Et Dieu seul sait qu’il avait besoin de cet argent.

Monique, sa sœur, l’unique membre de la famille proche qui lui restait, était très heureuse pour son frère. « Va en Suède », lui a-t-elle dit. « Quand tu reviendras, tu seras un homme important et tu pourras reconstruire la maison familiale ». Plus jeune de 5 ans que son frère, Monique paraît cependant plus âgée que Raymond. C’est une paysanne comme l’on dit au Burundi. Les rides de son visage, le sérieux de son regard et surtout ses mains crasseuses lui donnent l’air d’une personne âgée.
Elle a abandonné l’école à la mort des parents. C’était en 1994 quand la mort frappait partout au Burundi sans prévenir. Les parents sont morts dans un massacre qui a eu lieu sur une des collines de Cankuzo et qui a pris la vie de plus de 150 personnes. Monique et son frère Raymond étaient alors à l’école secondaire, elle en 7ème année et lui en 3ème scientifique. Et c’est de Ruyigi où ils étudiaient, qu’ils ont appris la mort de leur parent. De là, ils avaient fui vers la Tanzanie d’où ils sont rentrés trois ans plus tard. Epuisée par la vie dure qu’ils menaient en Tanzanie,  Monique n’avait plus d’envie de retourner à l’école. Elle a préféré aller vivre chez une tante qui avait survécu au massacre à Cankuzo et ainsi elle s’occupait des champs qui appartenaient  à leurs parents. Cependant, elle encourageait toujours son grand frère à continuer les études.

« Je ne peux pas partir et te laisser seule, tu sais. Tu es la seule famille qui me reste », disait Raymond à sa sœur. Il ne voulait pas la laisser seul. Il l’aimait beaucoup et savait qu’elle avait beaucoup souffert de la guerre et de la mort de leurs parents. « Je vais utiliser cet argent pour construire la maison familiale et avec le reste, on verra quoi en faire ». Monique n’était pas d’accord. Pour elle, son frère devrait partir.
Vaincu par le regard maternel de sa sœur qui traduisait une insistance tenace et une confiance en l’avenir brillant de son frère, celui-ci a fini par céder. Cependant, il a proposé à sa sœur de quitter Cankuzo, d’aller vivre chez une vieille amie de leurs parents qui vivait à Bujumbura. Aussi, Raymond a convenu avec sa sœur que celle-ci commencerait un petit commerce au marché central de Bujumbura, idée qui a beaucoup plu à Monique. Quand Raymond quittait le Burundi, Monique venait de passer un mois comme commerçante de friperie au marché central de Bujumbura. 

En Suède, après la découverte de la glace et des montagnes, Raymond a opté pour rester. Et grâce à ses amis suédois, il a pu avoir des documents de séjour et s’est fait même inscrire à la prestigieuse université d’Uppsala. Il réside non loin du campus avec trois Burundais. Comme la plupart des étudiants, à la fin des cours, le soir, Raymond travaille pendant trois à quatre heures comme serveur dans un restaurant sur le campus. Il ne gagne pas beaucoup mais le travail lui permet de survivre. Pendant les vacances, il fait de petits boulots et avec ce qu’il gagne, il paye ses études et envoie le reste de l’argent à sa sœur. 

Si Raymond ne voulait pas se réveiller ce lundi matin, c’est qu’il était vraiment fatigué. Le lendemain, il allait reprendre les cours après une semaine de vacances dont il n’avait pas profité pour se reposer. Il a travaillé dur. Il avait besoin de beaucoup d’argent pour acheter des livres dont il a besoin pour ses études. Il n’avait plus d’argent car deux semaines avant, il avait vidé sa tirelire pour soutenir sa petite sœur qui avait besoin d’argent pour se rendre en Uganda. Là, elle avait de la friperie à bas prix. Elle rentrait deux jours plus tard revendre sa marchandise au Burundi. Pour encourager donc sa sœur, il n’a pas hésité à serrer la ceinture. Il était heureux d’apprendre que sa sœur se plaisait dans ce qu’elle faisait et qu’elle avait tout ce dont elle avait besoin grâce au petit commerce qu’elle faisait au marché central de Bujumbura.

Raymond, le 27 matin, était heureux dans son lit. La semaine s’annonçait bien. Il avait commandé les livres dont il avait besoin et était donc tranquille. Le cri du téléphone qui sonnait n’avait aucun effet sur lui.
Quand le téléphone a sonné pour la nième fois, Raymond venait enfin de se réveiller. Sans se presser, il est allé au salon, s’est assis sans un fauteuil et bâillant il a crié :
« Je vous écoute »
« Raymond, c’est ta sœur »
« Monique ! ».
Raymond n’en revenait pas. Il s’est levé de son fauteuil et a préféré parler débout pour ne pas être distrait, assis. D’habitude, c’est toujours lui qui appelait sa sœur. La seule personne qui l’appelait de temps en temps du Burundi c’était un vieil ami à lui, qui lui téléphonait à Noël et à Pâques pour lui souhaiter de bonnes fêtes.
« Qu’est-ce qu’il y a Monique ? »
« Tu es au courant de ce qui est en train de se passer au Burundi ? »
« Non »
Sachant qu’appeler du Burundi coûtait très cher, il a demandé à sa sœur de raccrocher pour qu’il appelle lui-même. En composant le numéro de Monique, il se demandait ce qui pouvait être en train de se passer au Burundi. « Un autre 72 ? Un autre 88 ? Un autre 93 ? J’espère que non, Seigneur ». Il savait d’ailleurs qu’il se passait aussi beaucoup de bonnes choses, chaque jour, au Burundi. Deux minutes après, il avait Monique à l’autre bout du fil. Il était 9h30, heure du Burundi.
« Qu’est-ce qui se passe Monique ? »
« Le marché central de Bujumbura est en train de brûler »
Silence. De la main qui ne tenait pas le téléphone, Raymond a allumé son ordinateur, est allé sur Internet pour lire l’actualité. Sur Iwacu Burundi, le site de l’information, sa première source d’information, il a appris plus de détails sur la triste nouvelle. Revenant à sa sœur, il a murmuré au téléphone :
« Dis-moi Monique, te souviens-tu de comment nous avons survécu et à la guerre au Burundi et à la famine en Tanzanie ? » 
« Bien sûr que je me souviens Raymond »

Raymond n’a pas posé d’autres questions à sa petite sœur. Monique, non plus, n’a pas voulu que son frère s’inquiète trop. Mais les deux savaient que la disparition du marché central de Bujumbura annonçait le début d’une saison dure. Mais, paradoxalement, la seule question qu’il a posée était de savoir si sa sœur se souvenait de comment ils avaient survécu. Il n’a pas essayé de connaître l’intensité des flammes ou l’origine de l’incendie ni même ce que Monique, comme la plupart des commerçants du marché central de Bujumbura, endurait comme souffrance; il savait qu’il apprendrait la nouvelle par les médias. La seule chose qu’il voulait entendre de sa sœur était la promesse de ne pas oublier leur longue histoire. Une histoire marquée par des moments durs de désespoir et d’incertitude, un passé douloureux sur une terre étrangère, mais aussi et surtout une histoire de courage et de bonté. Une histoire de courage qui se raconte à basse voix, de villages à villages, depuis que le Burundi existe.
Quand il a fini de parler avec sa sœur, Raymond est retourné dans sa chambre. Après s’être bien couvert, il est sorti marcher dans la neige.
Une heure après, de loin, même si le vent souffrait fort, on entendait  Raymond pleurer.
Thierry Manirambona.

mardi 29 janvier 2013

La guerre entre Burundais : Malédiction ou Choix ?


Jean-Claude Nkundwa

Par Jean-Claude Nkundwa, Etudiant en master de Transformation de Conflit, Center for Justice and Peacebuilding, Eastern Mennonite University (Harrisonburg, Virginia, USA)

“On dirait la malédiction”!
Voici une phrase qui me pousse à écrie cet article aujourd’hui. Après avoir appris la nouvelle division du groupe historiquement rebelle contre Bujumbura, beaucoup de réactions ont couvert le monde des Medias. D’un coté, certains  commentaires n’expriment que la confusion. De l’autre coté, il semble qu’on s’y attendait de temps plus que les burundais commencent à croire que la violence ne résout pas les problèmes; adoptant la conviction de Martin Luther King que la violence crée plus de problèmes qu’elle n’en résout et qu’en visa à éliminer les ennemis on termine par tuer tes amis ce qui est une évidence dans l’histoire de guerre chez nous et ailleurs. D’une façon très simple, je  vais combiner cette confusion et cette vérité pacifiste qui me renvoient à l’analyse de l’escalation de la violence et m’amené à comprendre ces faits actuels et même prédire ce qui peut arriver demain.
Pour comprendre mieux, il faut se servir des événements du passé. La guerre qui éclata en 1993 était une manifestation horrible de frustrations, haine, dénigrement et peur accumulés depuis la décolonisation jusqu’ à la démocratisation. Comme dans beaucoup des pays dépendant de l’occident, la période de démocratisation était une opportunité d’acquisition de liberté pour des groupes qui étaient opprimés. Au Burundi, la grande partie des Hutus et en totalité des Batwa ainsi qu’une partie des Tutsi étaient complètement privés de leurs droits dans leurs pays. Le président Ntibantunganya nous a révélé très récemment que quand le président Mittérrand menaçait de priver des aides aux gouvernements qui refuseraient le pluralisme politique c’était comme une nouvelle ère. Cela se passait dans les années 1990. Dans son petit livre, Mission possible, le Président Buyoya semble exprimer entre les lignes un ouf  de libération lors de cette pression occidentale face aux dictatures africaines, car l’organisation des élections allait lui assurer la sécurité qu’il allait quitter le pouvoir sans être exilé par force comme c’était le sort que devrait subir les présidents de l’époque. Entretemps, Un groupe rebelle contre Bujumbura était déjà en place, l’actuelle FNL raison pour laquelle je l’appelle historique.
Victimes Tueurs
La crise de 1993 alla jusqu’ à la naissance des groups armés. Les jeunes Hutus et politiciens qui subissaient des persécutions dans les écoles et universités même dans la capitale Bujumbura et les autres villes, trouvaient comme alternative la violence organisée comme réplique contre celle du gouvernement pour s’assurer que le pouvoir, reste chez son détenteur. Un des clergés Burundais clairvoyant a vu cela comme un malheur du Burundi car “Ils allaient tuer aussi” disait il. Dans une période donnée, on comptait une multitude des groupes rebelles qui combattaient pour un seul but mais incapables de s’unir. La dynamique qui était dans cette division continue à se révéler aujourd’hui comme quoi ils divergeait au niveaux des intérêts, ce qui les amenaient même à se sacrifier. A cette étape, le Burundi n’avait plus de victimes seulement, mais plutôt des victimes assassins dans tous les cotés. Il faudrait attendre Buta, Itaba, Bugendana et Gatumba pour ne plus avoir d’arguments crédibles de tous les côtés. Entretemps la Communauté internationale note, l’histoire guète, et les belligérants pensent à trouver comment s’en sortir, mais en sont incapables. On s’était déjà embourbé.

Récupération des négociations par les puissances régionales
Quand les protagonistes négociaient à Arusha, il se sont retrouvés en train d’ouvrir le chemin à ceux qui savent tirer profit du Chaos. Les intérêts régionaux et internationaux téléguidaient les négociations. Alors que le président Yoweri Museveni voulait écarter complètement Buyoya du trône, il chercha comment promouvoir un groupe des Hutus modérés. Le rapport de Crisis Group révèle que Museveni dit qu’il ne pardonnera jamais Buyoya du fait d’avoir accepté le pluralisme politique avant le temps. Le rapport montre même que la nomination de Mandela comme médiateur était un acte politique du gouvernement d’Afrique du Sud pour commencer à mettre en application sa politique étrangère consistant à étendre sa politique libérationniste sur tout le continent noir. Cela peut expliquer l’origine des divisions des groups de CNDD et FNL. Tout le monde se rappelle que le groupe CDD-FDD a émergé avec une nouvelle stratégie et idéologie prônant la libération de tous les peuples opprimés et s’éloignant de la connotation ethnique. Jusqu'à présent le groupe semble ne pas être trop dérangé par le respect d’équilibre ethnique.
Négociations précipitées, un piège pour les élections 2010
L’émergence du CNDD-FDD, groupe rebelle inclusif a fait que les FNL qui se cramponnaient pour la libération du peuple hutu perde l’audience régionale, et internationale. C’est en 2008 qu’ils sont contraints à céder leur position ethnique pour enfin être accepté. En analysant  les négociations entre CNDD-FDD et FNL je trouve que ces derniers ont échoué. L’usage de pression régionale a contraint les FNL à signer les accords, ce qui me fait qualifier ces négociations comme “Frozen negotiations” selon l’analyste Raul Benitez Manaut.  Il était souhaitable que cette guerre s’arrête, de temps plus que tout ce que FNL combattait pour était déjà en place, mais en pensant aux besoins réels qui expliquaient cette guerre, les FNL semblaient ne pas supporter que les CNDD occupent la première place dans la représentation gouvernementale alors qu’ils ont commencé à combattre très récemment. Serait –il pour la même raison qu’Agathon Rwasa fut Appelé “Mutama” par un certain porte parole du président sur la voix des ondes? Peut être oui peut être non. De toutes les façons, on a remarqué un langage doux lors des négociations et la veille des élections, comme si on reconnaissait la persévérance et l’ancienneté de l’historique rebelle. Mais aujourd’hui la persévérance des FNL dans la guerre n’a plus de fondement convainquant que ca soit au niveau national, régional ou international.
Les conséquences des “frozen” négociations
L’échec des élections de 2010 révèle des besoins réels des politiciens et du FNL en particulier à la tête des opposants, les intérêts dominant le patriotisme dans tous les groupes et le pouvoir étant un but ultime bien que le langage évoque le Messie. Alors que le CDD-FDD s’était démantelé lui même au cours du premier mandat (ce qu’il continue), les FNL se divisaient et ils vont continuer. Il en est de même que le parti UPRONA qui n’a pas encore terminé à s’effondrer, ce qui donna la force à des nouveaux groupes comme MSD et UPD qui aussi ne sont pas épargnés par cette division. La guerre froide d’après les élections s’est manifesté comme la guerre d’intérêts ce qui découragea beaucoup les nouvelles générations constatant que le pays n’a pas de leaders qui assurent l’avenir.  
Les échanges sur les sites internet, Facebook et Twitter montrent que tout le monde veut faire quelque chose pour changer, j’ai au moins entendu plus de 10 personnes voulant être président de la république, et cela est une caractéristique d’une société sans leadership d’autorité. C’est ici qu’il faut faire plus d’attention selon moi car dans cette habitude de blâmes et diabolisation de ceux qui ne pensent pas comme soi, il est facile de se retrouver avec ceux qui ont choisi le dent pour dent. Le fait de vivre plus de 15 ans dans une guerre fratricide et grandir dans un climat politique malsain, peut faire croire que sans  la violence et changement de régime, il n’ya pas d’autre solution. Souvenons nous de la déclaration de Obama au Ghana. ” L’Afrique n’a pas besoins d’hommes forts, l’Afrique a besoin des institutions fortes.
Le destin nous appartient.
La nouvelle division des FNL en exile ou dans le maquis, la déchirure des partis FRODEBU,UPD et les autres qui sont en court, la tension permanente à l’intérieur CNDD-FDD, l’absence d’identité du parti UPRONA, nous interpelle qu’il faut l’introspection en tant que peuple avant de nous précipiter dans le maquis. Nous avons des objectifs et des ambitions, mais il me semble que nous sommes déjà ivres et ne voyons plus. Le fait que tous les groupes ne sont pas solides et unis, dit que la capacité de vision commune est devenue très basse à cause des conflits chroniques qui se trouvent presque dans tous les tissus sociaux. Le rapport de la CIA annonce que les conflits internes termineront par  un failed state. Ici j’ignore les prophéties clandestines et publiques annonçant le malheur du pays car nos comportements sont pires que ce que ces prophéties annoncent. Le professeur Deo Nsavyimana qui avait prédit que le Burundi serait une province de la Tanzanie en 2010 n’a pas précisé la date mais sa prédiction n’est pas à négliger. Il nous faut réfléchir doublement, si non nous perdrons tous.
Appelle pour les protagonistes
 Malgré les tueries toujours dénoncées par les organisations internationales et nationales, les FNL sont conseillés à examiner le coup de la guerre au lieu de trouver cela comme justification de la guerre. Une fois que celle ci sera vue comme expression de compétition pour le pouvoir contre le CDD-FDD, le groupe le plus jeunes que FNL, il tombera dans le piège du trafic d’armes, ce qui enfoncera le pays dans le chaos. Le CDD-FDD ne devrait pas négliger ce groupe qui se reconstitue, il faudra plutôt user la diplomatie et ramener les FLN avant que la violence n’explose à grand échelle. Ma crainte est qu’il y a des industries d’armes qui cherchent toujours des clients et que des Etats occidentaux se combattent pour  être bénéficiaires de cette clientèle dans tel ou tel pays. Rejetant cet argument comme quoi le Burundi n’a pas des ressources pour lesquelles combattre, si nous n’apprenons pas à être très diplomates au moment des conflits, nous seront toujours des proies des puissances. Suite à cette réalité et à la faiblesse des FNL, leur guerre durera. Il nous faut examiner nos consciences. Est ce que le maquis est le  destin de ceux qui l’ont choisi? Sont-ils faits pour une guerre perpétuelle? Pas du tout. Un autre chemin est possible.  
Pour le CDD-FDD, Il lui faut être à la hauteur et montrer qu’il est digne d’être dans la place qu’il occupe pour maintenir la confiance envers le peuple. C’est vraie que des défis sont devant le groupe politique y inclut la justice transitionnelle et le tribunal international, mais tout peut se faire d’une façon réparatrice, il faut seulement ouvrir le dialogue démocratique entre tous les acteurs. Le Liberia a connu plusieurs crimes de même que nous, mais le leadership ouvert a fait que le plan de la justice transitionnelle soit constructive que menaçante. Elle est prête à réparer qu’à infliger la souffrance par des punitions; cela est possible chez nous, il nous faut avoir un espace qui facilite notre créativité. Donc, il ya encore moyen d’espérer, rien ne nous pousserait dans une guerre suicide.
En générale, il nous faut une réconciliation qui va plus loin que les accords d’Arusha. Ces accords faisaient en sorte  que nous puissions nous rapprocher, nous parler et nous amener à comprendre nos différends de la même façon. Voici, nous y sommes. Maintenant le Burundi doit être gouverné par nous même, en aimant notre peuple, en l’écoutant plus qu’on écoute la région ou les autres nations, en établissant des principes qui sont au delà de ce que la région nous inspire. Apres tout, nous reconnaissons que tous les groupes combattants ne voulaient pas combattre mais les conditions les ont imposés la guerre et nous tous sommes retrouvés au milieu des armes et des larmes. Mais où allons-nous maintenant ?
En terminant je vous invite à craindre l’histoire, à trembler même devant elle et à faire attention à ses tournants. Comme Mitterrand vous a forcé à adopter le multipartisme, ne soyez  pas surpris si demain vous êtes dit que la sécurité est plus importante que la démocratie par la même personne. Et quand vous changerez l’argument, la même histoire va se moquer de vous. Traçons une politique qui est au delà des exclusivités basées sur les groupes ethniques, apprenons à  être humbles, acceptons à céder nos positions pour le bien général des Burundais. Montrons-nous que nous sommes un peuple qui sait choisir et qui va vers son destin et son destin n’est pas le failed state!

lundi 28 janvier 2013

Exigeons la lumière sur l’incendie du marché central de Bujumbura.



Une femme se serait jetée dans le feu par désespoir. D'autres qui ont tout perdu dans l'incendie du marché central de Bujumbura risquent de se suicider. C'est un moment de détresse pour de nombreuses familles qui vivaient de ce marché, et c'est un coup dur pour la très fragile économie burundaise. 

Au lendemain de l’incendie, la première chose est d’exiger que les responsables du pays fassent la lumière sur cette catastrophe.  Et une lumière qui si elle traine a apparaitre laissera lieu aux rumeurs d’une incendie criminelle à Bujumbura. Déjà, on pose des questions: pourquoi les 4 tuyaux anti-incendie n’ont pas été activés? Pourquoi le camion-citerne pompier qui devrait se trouver en permanence au marché de Buja était absent? Pourquoi la réponse a été si lente? Est-il vrai que certains commerçants étaient au courant d’une incendie qui se préparait? On parle des intérêts inavoués vers la Sogemac....bref de quoi donner de la vertige. Une action rapide et indépendante est très nécessaire pour faire la lumière.

Une autre lumière doit être faite suite à cette incendie : comment le Burundi est-il protégé contre ce genre de catastrophes, naturelles ou criminelles? Quelqu’un m’a raconté que, deux jours avant l’incendie du marché central, une maison a brulé dans la localité de  Nyakabiga. Le propriétaire de la maison a appelé les services habilités pour l’aider à maitriser l’incendie. Il a attendu et deux heures après, on l’a appelé pour lui dire que le pompier communément appelé Kizimyamwoto n’avait pas d’eau. Et pour éteindre l’incendie du marché,  un hélicoptère a dû venir de Kigali, 6 heures après le début de l'incendie. Evidemment, il n’y avait plus rien à sauver, tout le marché avait été déjà consumé. Récapitulons donc : le Burundi n’a pas d’hélicoptère-pompier, et les camions pompiers n’ont pas d’eau. Comment un pays sans pompier peut-il protéger ses citoyens ? On se souvient que quand le mouvement islamise terroriste somalien Al Shabab a menacé d’attaquer le Burundi, nos autorités nous ont dit  que tout était bien, que des mesures étaient prises pour faire face à un attentat terroriste. Quelles mesures ?   

L’histoire de cet hélicoptère rwandais venant 6 heures après le début de l’incendie nous rappelle l’adage burundais selon lequel AKIMUHANA KAZA IMVURA IHISE. Il n’y a rien de reprochable a recourir a une aide d’un pays voisin, UMUZIMYAMURIRO, même les pays riches, les Etats Unis en tête, font recours a l’aide des autres pays en cas d’incendie.  Mais il faut quand même prévoir les moyens élémentaires de protection avant que le voisin n’arrive. L’incendie d’hier a montré que le Burundi est aussi nul en prévention des catastrophes naturelles ou criminelles qu’en prévention des conflits politiques oui on laisse les situations pourrir en attendant que des médiateurs extérieurs viennent nous supplier d’arrêter les conneries.

dimanche 27 janvier 2013

Un Dimanche qui rappelle l'enfer


Peace Gretta Kidasharira

Poème de Peace Gretta Kidasharira 
un jour de janvier; un cauchemar
 des milliers de paires d'yeux rivés sur le un marché
 consumé par un feu sans fin;
 même la pluie...ne veut pas tomber
 ça sent le brulée un nuage de fumée noire nous surplombe
 rappelant une vague image d'un film apocalyptique
 les Burundais ce peuple qui souriait malgré sa misère
 ressemblent à une société de robot
 ils se tiennent tous de la même manière
 les mains sur les joues ou les bras sur la tête
 leurs regards hagards fixent les policiers et les pompiers
 y cherchent en peu d'espoir qui n'y est pas
 je me demande; sont ils qualifiés eux même pour gérer un feu
 un feu d'une telle ampleur...
 Oh Burundi mon Burundi
 Toi qui avec tes femmes se battant avec des policiers
 les empêchant de se jeter dans la mort
 toi avec toute cette jeunesse émergeante
 ayant échappé au chômage et aux camps de refugiés un jour
 qui se voient retomber dans les gouffres de malheurs
 Burundi mon Burundi
 ce fut Gitega un soir jusque là inoublié
 ce fut Jabe Kamenge et maintenant le Marché Central
 et ces enquêtes qui n'ont jamais rien donné
 je me demande ce qu'il en sera aujourd’hui
 Afrique mon Afrique
 ce fut Lomé aujourd’hui c'est Bujumbura
 c'est le chaos dans sa splendeur
 des soldats armés jusqu'aux dents
 la peur le désespoir la détresse le désordre la désorganisation
 En fumée partis un marché moderne
 'batit de manière à éviter les incendies'
 des milliards de francs Burundais
 toute une économie qui s'effondre
 NOUS...FAMILLES A LA RUE...OBR...FINNANCES PUBLIQUES
Comme ça me ferait plaisir si bougeais et me retrouver au lit
pour une fois; je pense que je dirais' j'adore les cauchemar' 
 hélas c'est la réalité en plein face... 
 Demain oui;et demain...TERRIBLE