mercredi 3 avril 2013

Les anges anglicans perdent les ailes



La politique du ventre est au cœur des conflits qui gangrènent l’église anglicane du Burundi et qui opposent ses deux hommes forts, Mgr Pie Ntukamazina, évêque de Bujumbura et Mgr Bernard Ntahoturi, évêque de Matana et archevêque de l’église anglicane du Burundi. Lutte de pouvoir et conflits d’intérêts se mêlent. Chacun des ces deux barons donnerait privilèges et responsabilités aux gens de son « clan ». Il y aurait donc un clan de Matana derrière Ntahoturi et un clan de Rutana derrière Ntukamazina, qui se battent pour  le contrôle de l’église anglicane et de ses biens, et tous les coups semblent permis.

Comme la politique, les églises sont devenues un fond de commerce. Les évêques et autres prélats privatisent les églises comme nos hommes politiques privatisent l’Etat et le gèrent comme leur propriété. Et ce n’est pas la spécialité de l’église anglicane.

Le problème, c’est que au Burundi, les évêques se présentent comme la conscience morale du pays, et sont souvent sollicités pour jouer les pompiers quand ca va mal entre les acteurs politiques et sociaux. Ces conflits qui secouent les églises font tomber les masques, et nos anges perdent leurs ailes et retournent sur terre. Ce n’est pas une bonne nouvelle car les anges gardiens, on en a vraiment besoin dans une région aussi instable que la nôtre, où on craint toujours que notre âme soit dévorée par un diable, où on peut tout perdre a tout moment, y compris la vie. Apres des dizaines d’années de guerre et de privations, les églises sont devenues des refuges pour un peuple qui n’a plus de repères. Ce serait un coup dur pour des milliers de gens de découvrir que les prophètes en qui ils ont mis tant d’espoir sont aussi pollués par la corruption, le régionalisme, le tribalisme, la cupidité, que les hommes politiques par exemple.

A ceux qui ont transformé les églises en chambres de commerce, puisque c’est de ca qu’il s’agit, nous dédions ces paroles bibliques tirées de Matthieu 21, 12-13 : 
« Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons.
Et il leur dit : Il est écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs ».
Il n’est jamais trop tard pour refaire des églises des maisons de Dieu, et non pas de cavernes de voleurs.  

1 commentaire:

  1. Les eglises burundaises devraient faire une retraite d'au moins un an pour voir ce qui ne va pas car elles sont entrain de perdre la morale chretienne!!

    RépondreSupprimer