dimanche 6 avril 2014

Cyprien Ntaryamira, 20 ans après.



Que peut-on dire, 20 ans après l'assassinat du président Cyprien Ntaryamira qu'on commémore aujourd'hui? Que l'homme, comme son prédécesseur Melchior Ndadaye, lui aussi assassiné quelque 4 mois auparavant, comme longtemps avant eux, le Prince Louis Rwagasore, Pierre Ngendandumwe, Ntare V, ont été emportés par l'assassinat politique, érigée en règle par les élites du Burundi (et du Rwanda) indépendant. En 1988, le spécialiste du Burundi René Lemarchand disait devant le congres des Etats-Unis: "Nowhere else in Africa have human rigths been violated on a more massive scale, and more brutal consistency, than in Burundi". Cette triste vérité est valable aussi bien pour le Burundi que pour notre voisin le Rwanda, où l'avion dans lequel voyageaient Ntaryamira et son collègue rwandais Habyalimana a été abattu, et où ce crime a été suivi par un génocide sans précédent. On le sait, le mal des Grands-Lacs trouve ses racines dans l'injustice poussée a outrance, l'exclusion érigée en mode de gouvernement, le mépris des hommes que les détenteurs du pouvoir, se croyant investis du droit de vie et de mort sur ceux qu'ils sont supposés servir, se permettent de massacrer comme bon leur semble, a n'importe quel prétexte.


La meilleure façon de commémorer la mort Cyprien Ntaryamira est de se battre pour que la haine qui l’a emporté, et qui a emporté nos nombreux leaders et simples citoyens depuis que notre burundais est indépendant. Cette haine qui, selon les caprices du moment, choisit sa cible sur la base de l’ethnie, de la région ou du parti politique.   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire