J’aurais aimé
être hier avec ces journalistes qui, vêtus en blancs, pancartes à la main, en
silence, manifestaient contre la loi
liberticide.
Je me sens mal à
l'aise de vivre dans un pays ou l'on ne peut pas oser s'exprimer sur des
questions de la vie du pays. Bien que je n’y sois pas maintenant, je suis
attaché à mon pays et bientôt je vais rentrer. Pour moi la liberté y compris
celle de s'exprimer est un don naturel et humain que tout individu nait avec.
Elle ne doit être un privilège ni pour le journaliste, ni pour l’homme
politique, encore moins pour le prince qui détient le pouvoir.
Dénoncer les
injustices, la mauvaise gouvernance et les excès des hommes du pouvoir qui
prennent le peuple en otage et qui ne travaillent que pour leurs intérêts reste
l’une des missions premières non seulement des journalistes, mais aussi de tous
les citoyens responsables.
La presse est en
train de subir des menaces de mort parce
qu’elle dénonce les malversations économiques, l’empiètement de la liberté des
expressions auxquelles les hommes de pouvoir s’adonnent souvent. Et le pouvoir
de Bujumbura ne tôlerait pas ce message.
Le comportement
du pouvoir de Bujumbura contribue encore plus a decredibiliser la classe
politique burundaise, qui avait déjà une réputation sulfureuse, aux yeux du
peuple et du monde. Les les hommes et les partis politiques nous balancent de
beaux discours quand ils sont dans l’opposition, mais continuent les mêmes
bavures que leurs prédécesseurs quand ils arrivent au pouvoir. Ils manipulent
tous le peuple pour seulement servir leurs intérêts. La politique chez nous est
connue comme l’art de mentir, et les medias ont le mérite de contribuer ne
fusse qu’un petit peu à déshabiller ce mensonge et à rétablir une certaine
vérité. Je suis solidaire à leur engagement, j’ai connu la guerre comme tous
les compatriotes de mon âge et cette
expérience tragique m’a poussé à toujours soutenir le peuple opprimé.
Il y a une seule
voie de sortie pour le Burundi : c’est le changement des mentalités, que ca
soit de la part des dirigeants, des différents acteurs politiques ou sociaux,
ou de la population en général. Il faut que les responsables politiques
apprennent à assumer leurs responsabilités devant le peuple qu’ils sont censés
représenter. Si le peuple veut la paix, il faut faire tout pour assurer la
paix. Si le peuple a faim, il faut créer les conditions nécessaires pour le
protéger contre la famine, contre la misère. Mais le peuple veut aussi la
liberté. Il veut savoir ce que font les hommes qu’il a confié la gestion du
pays. Et la mission des hommes politiques est de satisfaire les attentes du
peuple- employeur, pas de lui couper la langue, les yeux ou les oreilles.
Il faut aussi que
le peuple, pas seulement les journalistes et quelques activistes, sorte de sa naïveté et ose demander des
comptes à ses dirigeants. Il nous faut des dirigeants patriotes et responsables
savent répondre aux préoccupations de leurs peuples.
Il y a un adage
qui dit qu’on a toujours les dirigeants qu’on mérite. Si le peuple a le courage
de réclamer des comptes à leurs dirigeants et à s’indigner contre tous les
actes qui visent à les opprimer, le changement aura lieu.
Et puis si on veut le changement il faut
éduquer… Le changement à long terme passera par l’éducation. Il faut éduquer le
peuple pour qu’il comprenne ses droits et ses devoirs, et puisse ainsi lutter
pour préserver sa dignité.
Il faut cesser
d’avoir peur. Il faut chercher et toujours dire la vérité. Il faut que chacun
donne sa contribution pour sortir notre pays de la galère, de la pauvreté, et
des conflits interminables qui ne cessent d’ensanglanter notre pays. Les
artistes, les journalistes et les gens éclairés doivent continuer à dénoncer
tous les actes qui n’honorent pas notre pays. Notre pays a besoin des efforts
de chacun d’entre nous, ne l’oublions pas.
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