Hier la famille Nyakabeto a été expulsée par la
force de sa maison à Ngagara par la Commissions Nationales Terres et autres
Biens. Steve Ndikumwenayo, qui a travaillé sur le règlement des conflits fonciers dans
d’autres pays d’Afrique pense que cette décision n’est pas juste et qu’une
solution gagnant/gagnant pour les familles qui se disputent les biens en
question aurait pu être trouvée :
« Il n y a
pas de solution idéale à ce genre de situations. Mais il y a toujours une
solution gagnant/gagnant (qui s'oppose à la solution gagnant/perdant ou
perdant/perdant pour ce cas précis).
Et dans la pratique
(pratiques qui ont inspiré les Principes Directeurs relatifs au Déplacement des
Personnes à l’Intérieur de leur propre pays et les Principes dits de Pinheiro),
les solutions proposées sont celles qui évite autant que faire se peut un
nouveau déplacement ou une éviction forcée, surtout lorsqu’il s’agit d’une
acquisition de bonne foi.
L'une des solutions
par exemple dans ce cas est le principe de réparation, car le principe de
restitution n'est ni juste ni équitable.
Dans le cas où le
retourné/rapatrié qui se considère comme vrai propriétaire ne peut pas (ou ne
veut pas) recevoir réparation, l'acquéreur de bonne foi doit être indemnisé. Et
l'indemnisation est préalable à tout déplacement, à moins qu’il y ait péril en
la demeure.
La démarche de la
CNTB pour le cas de Nyakabeto est dangereuse et est préjudiciable pour le
Burundi qui est souvent cité comme un bon exemple de réconciliation et de
justice transitionnelle. C’est aussi un retour un arrière par rapport au Droit
International. En effet, depuis les années 199O et avec l'évolution des
principes humanitaires, des mécanismes basés sur le Droit International des
Droits de l’Homme, le Droit International Humanitaire et la Justice
transitionnel ont été développés et doivent guider les Etats dans la résolution
des cas complexes de retour et de promotion de solutions durables au phénomène
de déplacement forcé.
En l’occurrence,
les principes de Droit des Gens ( droit des gens dans la mesure où
ces principes dérivent directement de la Déclaration Universelle des Droits de
l’Homme) qui justifient une éviction sont :
Justification de
fond
Consultation des
parties concernées sur les alternatives
Procès équitable
Droit au
relogement
Non-discrimination.
La CNTB n’a
aucune justification pour ce recours à l’éviction forcée. Des
ateliers/formation en rapport avec ces mécanismes ont été organisés au Burundi
(et très récemment par IDMC-Internal Displacement Monitoring Center) et les
cadres CNTB étaient les principaux bénéficiaires. . Ce n'est donc pas par
ignorance que la CNTB fait une fuite en avant. C'est à dessein et c'est
dangereux ».
Les informations non encore vérifiées font état du fait que la famille Nyakabeto se serait déjà exilé. Ce serait vraiment dommage. Cela révèle combien le travail de la CNTB est un enjeu majeur et requiert des hommes hautement intègres qui mesurent l'ampleur de leur décision sur la vie d'une nation/société. Sinon, résoudre un problème de réfugiés en en créant d'autres n'augurent rien de bon, sinon un cycle de problèmes de mêmes genres tous les 40 ans. Chacun devrait assumer ses responsabilités de manière responsable.
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