mardi 28 mai 2013

L’Age d’Or n’est pas pour demain.

Par Jean Prime Bores.

L’Union Africain vient de fêter 50 ans d’existence. Cela coïncide avec les 50 années d’indépendance de la plupart des pays africains. Mais quel est le bilan de cette union ou de cette indépendance ?
 « L’âge d’or n’est pas pour demain » est une traduction d’un livre anglais ‘‘Beautiful Ones are not yet born’’ écrit par le célèbre écrivain Ghanéen Ayi Kwei Armah. C’était au lendemain des indépendances. Pour lui, le continent noir devrait toujours attendre les bons et le braves de naitre afin de développer le continent après une certaine humiliation subit sous le joug du colonisateur. Pour le bilan, je dirais mitigé au regard des différents génocides au Burundi et au Rwanda, l’Est de la RDC, la chute et la mort de Kadhafi par l’Occident, la prise de pouvoir de la SELEKA au RCA, la guerre au Mali et j’en passe.

Au Burundi, le cas qui m’intéresse dans ce billet, l’espoir se cherche encore après 50 ans d’indépendance. Le colonisateur a introduit son mode de gouvernance « Divide and rule ». Qu’en-il aujourd’hui? Le colonisateur nous a divisés et nous avons accepté les yeux fermés. Au Burundi, il n’y a pas d’Ethnie Hutu ou Tutsi encore moins Twa. Ce n’est pas l’Anthropologue qui va me contrarier en considérant la définition de l’Ethnie. En complétant le colonisateur, les burundais on même introduit un nouveau recepé qui n’était pas au menu : les divisions régionalistes et religieuses. Aujourd’hui, quand on critique le gouvernement actuel, on vous traite de l’opposition. Allant même jusqu’à accuser la société civile et les organisations internationales comme le Human Right Watch de rouler pour l’opposition ;  diviser pour régner, toujours.

Avec l’arrivée de l’actuel président dans les hauteurs des collines de Makebuko, un vélo a la main avec son fils, les burundais croyaient un libérateur. Il avait même dénoncé la mauvaise gouvernance alors ministre de la bonne gouvernance. Il a dit ceci « Abantu bafukamye igihugu mu nda nakarwi katarenga abantu amajana abiri ». Est-ce que ce nombre a augmenté ou diminué aujourd’hui ? Ce que nous avons entendu, c’est que son ancien bras droit, compagnon de lutte et vice-président du comité des sages Manassé Nzobonimpa a réduit ce nombre à sept. Ironie de l’histoire. Ils ont combattu ensemble pour la justice sociale, l’égalité des chances et le développement de tous, Mais ce résultat est que le maigre gâteau national partagé toujours par une petite minorité.

D’après George Clemenceau, « En politique on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables ».  Mon ami Jean Claude Nkundwa explique cela sur le mur de facebook comme ceci : « La malchance qu'a toujours eu le pays c'est d'être gouverné par des individus qui n'ont jamais eu de vision d’un avenir pour tous les Burundais. Depuis la mort du prince, le Burundi est tombé dans les mains de l'égoïsme, ignorance, médiocrité, arrogance et j'en passe. Ces maux étaient entretenus par la violence structurelle; éliminations de certains en préservant les autres. Malheureusement, les même maux semblent toujours occuper une place importante dans notre système de gouvernance. »

Apres 50 ans d’indépendance, le Burundi tient le monopole de la pauvreté mondiale avec une corruption endémique. Apres 50 ans d’indépendances, le cholera, maladie des mains sale, frappe toujours comme il veut en pleine ville, la capital du Burundi, Apres 50ans d’indépendance, la principale ville n’a pas d’électricité, et vit au system de délestage. Le Burundi n’a pas de bureau de la Présidence et n’a pas de stade national de football malgré qu’on ait un président footballeur. Après 50ans d’indépendance le Burundi n’a pas de compagnie aérienne fonctionnelle.  Et pourtant les politiciens sont toujours occupés à chercher comment s’écarter les uns les autres, allant même à la violence et au meurtre.

Si on parle des GRR en 1972, les GEDEBU et les Sans échec en 1994, qu’en est il en 2013 ? Les Imbonerakure. Rien n’a changé. Différent tendance politique, même style et même histoire triste qui se répète. La seule différence est qu’il ya ceux qui opéraient en temps de guerre et ceux en temps de paix, mais pourquoi ?  Si Micombero a tué les innocents, les mêmes innocents périssent dans des rivières aujourd’hui, les autres contraints sur le chemin de l’exil.

Erica Jong disait ceci : « Chaque pays a le spectacle qu’il mérite. L’Espagne a la corrida, l’Italie a l’Eglise catholique, l’Amérique a Hollywood » Et le Burundi, mérite-il l’ignorance, la violence et  la médiocrité ? Je ne pense pas, il ya des burundais braves et capables de renverser le cours de l’histoire. Le titre reflète un certain pessimisme, mais je suis convaincu qu’un jour, il y aura les gents de bonne fois libérés de cette triste histoire qui nous hante depuis toujours. Et ces braves se trouvent dans toutes les différentes composantes de la société burundaise.


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