Par Jean Prime Bores.
L’Union Africain vient de
fêter 50 ans d’existence. Cela coïncide avec les 50 années d’indépendance de la
plupart des pays africains. Mais quel est le bilan de cette union ou de cette
indépendance ?
« L’âge d’or n’est pas pour demain »
est une traduction d’un livre anglais ‘‘Beautiful Ones are not yet born’’ écrit
par le célèbre écrivain Ghanéen Ayi Kwei Armah. C’était au lendemain des
indépendances. Pour lui, le continent noir devrait toujours attendre les bons
et le braves de naitre afin de développer le continent après une certaine
humiliation subit sous le joug du colonisateur. Pour le bilan, je dirais mitigé
au regard des différents génocides au Burundi et au Rwanda, l’Est de la RDC, la
chute et la mort de Kadhafi par l’Occident, la prise de pouvoir de la SELEKA au
RCA, la guerre au Mali et j’en passe.
Au Burundi, le cas qui
m’intéresse dans ce billet, l’espoir se cherche encore après 50 ans d’indépendance. Le
colonisateur a introduit son mode de gouvernance « Divide and rule ».
Qu’en-il aujourd’hui? Le colonisateur nous a divisés et nous avons accepté les
yeux fermés. Au Burundi, il n’y a pas d’Ethnie Hutu ou Tutsi encore moins Twa.
Ce n’est pas l’Anthropologue qui va me contrarier en considérant la définition
de l’Ethnie. En complétant le colonisateur, les burundais on même introduit un
nouveau recepé qui n’était pas au menu : les divisions régionalistes et
religieuses. Aujourd’hui, quand on critique le gouvernement actuel, on vous traite
de l’opposition. Allant même jusqu’à accuser la société civile et les
organisations internationales comme le Human Right Watch de rouler pour
l’opposition ; diviser pour régner,
toujours.
Avec l’arrivée de l’actuel
président dans les hauteurs des collines de Makebuko, un vélo a la main avec
son fils, les burundais croyaient un libérateur. Il avait même dénoncé la
mauvaise gouvernance alors ministre de la bonne gouvernance. Il a dit
ceci « Abantu bafukamye igihugu mu nda nakarwi katarenga abantu amajana
abiri ». Est-ce que ce nombre a augmenté ou diminué aujourd’hui ? Ce
que nous avons entendu, c’est que son ancien bras droit, compagnon de lutte et vice-président
du comité des sages Manassé Nzobonimpa a réduit ce nombre à sept. Ironie de l’histoire.
Ils ont combattu ensemble pour la justice sociale, l’égalité des chances et le
développement de tous, Mais ce résultat est que le maigre gâteau national partagé
toujours par une petite minorité.
D’après George Clemenceau,
« En politique on succède à des imbéciles et on est remplacé par des
incapables ». Mon ami Jean Claude
Nkundwa explique cela sur le mur de facebook comme ceci : « La malchance qu'a toujours eu le pays c'est
d'être gouverné par des individus qui n'ont jamais eu de vision d’un avenir
pour tous les Burundais. Depuis la mort du prince, le Burundi est tombé dans les
mains de l'égoïsme, ignorance, médiocrité, arrogance et j'en passe. Ces maux étaient
entretenus par la violence structurelle; éliminations de certains en préservant
les autres. Malheureusement, les même maux semblent toujours occuper une place
importante dans notre système de gouvernance. »
Apres 50 ans
d’indépendance, le Burundi tient le monopole de la pauvreté mondiale avec une
corruption endémique. Apres 50 ans d’indépendances, le cholera, maladie des
mains sale, frappe toujours comme il veut en pleine ville, la capital du
Burundi, Apres 50ans d’indépendance, la principale ville n’a pas d’électricité,
et vit au system de délestage. Le Burundi n’a pas de bureau de la Présidence et
n’a pas de stade national de football malgré qu’on ait un président
footballeur. Après 50ans d’indépendance le Burundi n’a pas de compagnie
aérienne fonctionnelle. Et pourtant les
politiciens sont toujours occupés à chercher comment s’écarter les uns les autres,
allant même à la violence et au meurtre.
Si on parle des GRR en
1972, les GEDEBU et les Sans échec en 1994, qu’en est il en 2013 ? Les
Imbonerakure. Rien n’a changé. Différent tendance politique, même style
et même histoire triste qui se répète. La seule différence est qu’il ya ceux
qui opéraient en temps de guerre et ceux en temps de paix, mais pourquoi ?
Si Micombero a tué les innocents, les mêmes
innocents périssent dans des rivières aujourd’hui, les autres contraints sur le
chemin de l’exil.
Erica Jong disait ceci :
« Chaque pays a le spectacle qu’il mérite. L’Espagne a la corrida,
l’Italie a l’Eglise catholique, l’Amérique a Hollywood » Et le Burundi,
mérite-il l’ignorance, la violence et la
médiocrité ? Je ne pense pas, il ya des burundais braves et capables de
renverser le cours de l’histoire. Le titre reflète un certain pessimisme, mais
je suis convaincu qu’un jour, il y aura les gents de bonne fois libérés de
cette triste histoire qui nous hante depuis toujours. Et ces braves se trouvent
dans toutes les différentes composantes de la société burundaise.
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