mardi 7 mai 2013

La tentation monarchique de Pierre Ier


Si j’étais président de la République, je n’oublierais pas de primer le premier mai à l’ occasion de la journée du travail l’un des rares savants burundais Gérard Niyondiko, co-créateur du Faso Soap ce savon permettant de repousser le parasite à l’origine du paludisme. Ce jeune étudiant qui, avec son coéquipier burkinabé Moctar Dembélé est le premier non-américain à recevoir le prix Global Social Venture Compétition, honore mon pays en apportant au monde une découverte scientifique positive qui contribuera à sauver beaucoup de vies, pas seulement au Burundi, mais aussi dans toute l’Afrique et partout où le paludisme fait rage. Il mérite une reconnaissance dans son pays d’origine aussi, où il peut inspirer beaucoup de jeunes gens qui se cherchent et qui, en voyant ce qu’il est en train de réaliser peuvent se dire : YES WE ALSO CAN! Nous pouvons aussi faire de notre vie quelque chose d’utile pour nous-mêmes ou pour le monde qui nous entoure, pourvu d’y mettre le prix. Bien sûr Mapepe a aussi sa part de mérite pour n’avoir jamais manqué à aucun rendez-vous pour les travaux communautaires malgré sa condition de « fou », qu’il n’a pas choisi, il n’y a aucun mal à ce qu’il bénéficie de l’estime nécessaire comme les gens « normaux ». Lui donner une reconnaissance gouvernementale est une preuve de gentillesse, d’humilité avec les petites gens et une volonté de réhabilitation de ces catégories de personnes que la société marginalise souvent. Mais si je voulais aller jusqu’au bout dans la logique d’encourager ceux qui contribuent de façon exemplaire au développement, en tant que président de la république, je viserais plus haut que les travaux communautaires, comme je vise plus haut dans mes choix de sportifs à couronner : comme Gérard Niyondiko, les sportifs Francine Niyonsaba, Hassan Ndayishimiye, Odette Ntahomvukiye ou Bryan Mugabowingabo font rayonner le Burundi dans leurs domaine de compétence.

 Si j’étais président, je ne donnerais pas au nom de la Republique de récompenses fantaisistes à mon fils de 7 ans, Jonathan. Ca sent trop la monarchie ou alors une infantilisation de la cité.  Mon fils a beau être le plus intelligent de la famille présidentielle, ca ne fait pas de lui le plus intelligent du pays. Du moins, rien ne le prouve. Bien sûr, comme tous les pères, j’aimerais mes enfants. Et parmi mes enfants, il y aurait naturellement mon préféré, le plus intelligent ou le plus loyal. Celui-là, je lui ferais mon successeur si mon pays était encore une monarchie. Il serait mon prince-héritier. Il aurait une place protocolaire spéciale, comme Moulay Hassan le prince-héritier du Maroc qui, à 10 ans, participe à tous les projets officiels de son père de roi. Même à 7 ans je le nommerais président de mon équipe Espoir FC, même à titre purement honorifique, histoire de lui faire comprendre que le destin l’a appelé  à gérer les affaires du royaume. Et ce serait normal! Mais comme mon pays est une république, il y a des choses que je ne peux pas faire. Je protégerais ma famille des aléas de la vie publique, et surtout je garderais mes enfants mineurs dans le domaine privé. Je me contenterais de leur donner une éducation exemplaire pour les préparer à devenir de grands Hommes, puisque j’en aurais les moyens. 

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