Si j’étais
président de la République, je n’oublierais pas de primer le premier mai à l’
occasion de la journée du travail l’un des rares savants burundais Gérard
Niyondiko, co-créateur du Faso Soap ce savon permettant de repousser le
parasite à l’origine du paludisme. Ce jeune étudiant qui, avec son coéquipier
burkinabé Moctar Dembélé est le premier non-américain à recevoir le prix Global
Social Venture Compétition, honore mon pays en apportant au monde une
découverte scientifique positive qui contribuera à sauver beaucoup de vies, pas
seulement au Burundi, mais aussi dans toute l’Afrique et partout où le
paludisme fait rage. Il mérite une reconnaissance dans son pays d’origine
aussi, où il peut inspirer beaucoup de jeunes gens qui se cherchent et qui, en
voyant ce qu’il est en train de réaliser peuvent se dire : YES WE ALSO CAN!
Nous pouvons aussi faire de notre vie quelque chose d’utile pour nous-mêmes ou
pour le monde qui nous entoure, pourvu d’y mettre le prix. Bien sûr Mapepe a
aussi sa part de mérite pour n’avoir jamais manqué à aucun rendez-vous pour les
travaux communautaires malgré sa condition de « fou », qu’il n’a pas
choisi, il n’y a aucun mal à ce qu’il bénéficie de l’estime nécessaire comme
les gens « normaux ». Lui donner une reconnaissance gouvernementale
est une preuve de gentillesse, d’humilité avec les petites gens et une volonté
de réhabilitation de ces catégories de personnes que la société marginalise
souvent. Mais si je voulais aller jusqu’au bout dans la logique d’encourager
ceux qui contribuent de façon exemplaire au développement, en tant que
président de la république, je viserais plus haut que les travaux
communautaires, comme je vise plus haut dans mes choix de sportifs à
couronner : comme Gérard Niyondiko, les sportifs Francine Niyonsaba, Hassan
Ndayishimiye, Odette Ntahomvukiye ou Bryan Mugabowingabo font rayonner le
Burundi dans leurs domaine de compétence.
Si j’étais président, je ne donnerais pas au nom de la Republique de récompenses
fantaisistes à mon fils de 7 ans, Jonathan. Ca sent trop la monarchie ou alors
une infantilisation de la cité. Mon fils
a beau être le plus intelligent de la famille présidentielle, ca ne fait pas de
lui le plus intelligent du pays. Du moins, rien ne le prouve. Bien sûr, comme
tous les pères, j’aimerais mes enfants. Et parmi mes enfants, il y aurait naturellement
mon préféré, le plus intelligent ou le plus loyal. Celui-là, je lui ferais mon
successeur si mon pays était encore une monarchie. Il serait mon
prince-héritier. Il aurait une place protocolaire spéciale, comme Moulay Hassan
le prince-héritier du Maroc qui, à 10 ans, participe à tous les projets
officiels de son père de roi. Même à 7 ans je le nommerais président de mon
équipe Espoir FC, même à titre purement honorifique, histoire de lui faire
comprendre que le destin l’a appelé à gérer
les affaires du royaume. Et ce serait normal! Mais comme mon pays est une
république, il y a des choses que je ne peux pas faire. Je protégerais ma
famille des aléas de la vie publique, et surtout je garderais mes enfants
mineurs dans le domaine privé. Je me contenterais de leur donner une éducation
exemplaire pour les préparer à devenir de grands Hommes, puisque j’en aurais
les moyens.
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