Sur
facebook, Pacifique Nininahazwe a réagi hier sur l’arrestation de Fidele
Nsengumukiza et sur notre article (http://leburundinouveau.blogspot.ru/2013/05/fidele-nsengumukiza-barbare-un-jour.html).
Pacifique pose
des pistes de réflexion intéressantes que je ne pouvais pas m’empêcher de
partager :
« Je
suis vraiment gêné par le cas Fidèle Nsengumukiza, l'imbonerakure auteur de «en
politique on ne tue pas, on élimine les obstacles ». Pour une fois je ne sais
pas prendre position. Ce qu'il a dit est grave. Très grave. Doit-on l'arrêter pour autant? Sommes-nous devenus une
société qui craint autant les idées différentes? Fidel a le droit de dire ce
qu'il pense. Peut-on arrêter tous ceux qui pensent comme Fidel ou va-t-on
simplement châtier ceux qui oseront dire qu'ils pensent comme lui! Et si ceux
qui l'ont arrêté pensaient comme lui?
Comme en toute démocratie, le plus important a été fait, le pouvoir s'est désolidarisé de la déclaration de Fidel et il a réaffirmé son attachement à l'Accord d'Arusha. Les principales forces politiques et civiles du pays ont unanimement condamné les propos de Fidel. Généralement l'autorité burundaise brille par son silence dans des moments pathétiques. Le comportement a été cette fois-ci contraire à cette habitude, je ne peux que le saluer. Visiblement la capacité de nuisance de Fidel est insignifiante s'il n'a exprimé que sa pensée personnelle. Imaginez combien de fois Jean-Marie LePen aurait séjourné en prison s'il avait été arrêté chaque fois qu'il prononçait des paroles xénophobes!
Revenons aux circonstances de l'arrestation de Fidele Nsengumukiza. Il a été arrêté, par le Service National de Renseignement, alors qu'il se rendait à la RPA pour expliquer ses propos. Pourquoi l'en a-t-on empêché? Il s'est probablement laissé emporter par la colère et il voulait présenter ses excuses à l'opinion. Ou bien il allait dévoiler l'équipe du complot pour "l'élimination des obstacles politiques", et cela aurait été salutaire pour le pays. Pourquoi veut-on lui refuser une telle chance? Qui a intérêt à ce qu'il se taise définitivement? En tout cas, le plus grave il l'avait déjà exprimé, à moins qu'on craigne qu'il dévoile des secrets. Et que vient faire le Service National de Renseignement dans cette histoire? Le Procureur en Mairie de Bujumbura pouvait convoquer Fidele et l'interroger probablement sur un plan d'élimination des signataires de l'accord (se c'est de cela qu'on l'accuse) et le laisser libre sauf si le magistrat a des indices irréfutables de la culpabilité de Fidel.
Et si la sortie de Fidèle participait à une stratégie de communication? Depuis une certaine période, je constate que le pouvoir sait détourner l'attention de l'opinion publique en créant des polémiques inutiles. Le débat sur les propos de Fidele (un débat qui n'en est pas un du moment qu'aucune force politique ne soutien la position de Fidel) nous détourne de celui encore plus important sur la loi anti-presse et sur d'autres sujets cruciaux de l'heure. Qui se souvient encore de l'incendie du marché central de Bujumbura, qui se souvient encore du massacre de Gatumba? La recette marche efficacement: ajoutez polémiques sur polémiques, les burundais oublient vite!
En disant ceci, je ne banalise pas la condamnation des propos de Fidèle Nsengumukiza. Ce qu'il a dit est très grave et très dangereux pour l'avenir de la démocratie au Burundi. Son plus grand tort est probablement d'avoir parlé tout haut d'un plan que d'autres exécutent silencieusement. Et s'il faut arrêter, je pense qu'on devrait commencer par les planificateurs et les exécutants des assassinats politiques (les exécutions extra-judiciaires notamment). On devrait commencer par chercher la motivation de certains projets de lois tendant à museler la presse et la société civile, n'est-ce pas une autre façon d'éliminer les obstacles? Pauvre Fidèle, je crains qu'un jour tu deviennes un autre obstacle à ne pas tuer ! »
Comme en toute démocratie, le plus important a été fait, le pouvoir s'est désolidarisé de la déclaration de Fidel et il a réaffirmé son attachement à l'Accord d'Arusha. Les principales forces politiques et civiles du pays ont unanimement condamné les propos de Fidel. Généralement l'autorité burundaise brille par son silence dans des moments pathétiques. Le comportement a été cette fois-ci contraire à cette habitude, je ne peux que le saluer. Visiblement la capacité de nuisance de Fidel est insignifiante s'il n'a exprimé que sa pensée personnelle. Imaginez combien de fois Jean-Marie LePen aurait séjourné en prison s'il avait été arrêté chaque fois qu'il prononçait des paroles xénophobes!
Revenons aux circonstances de l'arrestation de Fidele Nsengumukiza. Il a été arrêté, par le Service National de Renseignement, alors qu'il se rendait à la RPA pour expliquer ses propos. Pourquoi l'en a-t-on empêché? Il s'est probablement laissé emporter par la colère et il voulait présenter ses excuses à l'opinion. Ou bien il allait dévoiler l'équipe du complot pour "l'élimination des obstacles politiques", et cela aurait été salutaire pour le pays. Pourquoi veut-on lui refuser une telle chance? Qui a intérêt à ce qu'il se taise définitivement? En tout cas, le plus grave il l'avait déjà exprimé, à moins qu'on craigne qu'il dévoile des secrets. Et que vient faire le Service National de Renseignement dans cette histoire? Le Procureur en Mairie de Bujumbura pouvait convoquer Fidele et l'interroger probablement sur un plan d'élimination des signataires de l'accord (se c'est de cela qu'on l'accuse) et le laisser libre sauf si le magistrat a des indices irréfutables de la culpabilité de Fidel.
Et si la sortie de Fidèle participait à une stratégie de communication? Depuis une certaine période, je constate que le pouvoir sait détourner l'attention de l'opinion publique en créant des polémiques inutiles. Le débat sur les propos de Fidele (un débat qui n'en est pas un du moment qu'aucune force politique ne soutien la position de Fidel) nous détourne de celui encore plus important sur la loi anti-presse et sur d'autres sujets cruciaux de l'heure. Qui se souvient encore de l'incendie du marché central de Bujumbura, qui se souvient encore du massacre de Gatumba? La recette marche efficacement: ajoutez polémiques sur polémiques, les burundais oublient vite!
En disant ceci, je ne banalise pas la condamnation des propos de Fidèle Nsengumukiza. Ce qu'il a dit est très grave et très dangereux pour l'avenir de la démocratie au Burundi. Son plus grand tort est probablement d'avoir parlé tout haut d'un plan que d'autres exécutent silencieusement. Et s'il faut arrêter, je pense qu'on devrait commencer par les planificateurs et les exécutants des assassinats politiques (les exécutions extra-judiciaires notamment). On devrait commencer par chercher la motivation de certains projets de lois tendant à museler la presse et la société civile, n'est-ce pas une autre façon d'éliminer les obstacles? Pauvre Fidèle, je crains qu'un jour tu deviennes un autre obstacle à ne pas tuer ! »
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