Comme toute personne soucieuse de la paix et du progrès
démocratique de mon pays, je suis content que nos hommes politiques décident
enfin de se parler et de se concerter en vue de la préparation des élections
des élections de 2015. Ce n’est pas trop tôt. Nous l’avons toujours dit et
répété (et nous ne sommes pas les seuls), il ne peut pas y avoir de paix sans
dialogue sincère.
Mais le plus important que nous demandons à nos hommes
politiques est de respecter leurs engagements. Ce n’et pas le point fort de la classe
politique burundaise, mais nous leur demandons de faire des efforts. Dans les
ateliers comme celui de Kayanza, comme dans celui qui l’a précédée sous l’Egide
du Bureau des Nations Unies en mars, les hommes politiques se donnent des
feuilles de route qu’ils ne respectent presque jamais. On s’entend sur une
chose et en sous-mains on fait l’inverse. Des exactions commises par certains
Imbonerakure dans l’impunité à la fameuse loi « liberticide » qui
attend la ratification par le président de la République, les actes démentent
souvent avec plus de ferveur la bonne volonté de dialogue chantée au cours de
ces ateliers. Le problème est que ces ateliers sont souvent destinés à séduire
les bailleurs de fonds sans vrai souci d’améliorer le climat politique, devenu
depuis 2010 irrespirable.
Mais ne minimisons pas les efforts des uns des autres.
Tout a un début et nous espérons que ces ateliers sont le début d’un long
processus qui nous amènera à des élections transparentes et inclusives en 2015
où la violence n’aura pas de place. Car les moments électoraux sont devenus, au
Burundi comme presque partout en Afrique, des moments de violence sans précédent,
où tous les coups sont permis y compris ceux qui donnent la mort à
l’adversaire. C’est cette cruauté
primitive qu’il faut refuser. Pour nous,
tous les coups ne sont pas permis. Si le
pouvoir est important pour améliorer les conditions de vie de notre pays, il
faut refuser les moyens immoraux qu’on utilise souvent pour le conquérir ou le
conserver, en l’occurrence la violence, les assassinats, la tricherie et tout
ce qui rentre dans cette catégorie. Conquérir ou garder le pouvoir en violant
les règles élémentaires de la morale revient à brouiller, rendre méconnaissable
et compromettre la cause même pour laquelle on lutte et qui est souvent noble.
Les causes nobles méritent un combat noble qui suppose le respect de
l’adversaire et du citoyen qu’on est supposé servir.
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