C’est ce que pense Damien Roulette :
Ce mardi 28 mai, une fois la surprise de la présence policière passée, la population s’est rassemblée aux abords de la maison ciblée. Des jeunes venus d’autres quartiers se sont joints à la foule. Des pierres ont été jetées sur les forces de l’ordre qui ont répondu par des lancers de gaz lacrymogènes et par des tirs de balles à blanc en l’air. Quelques arrestations ont eu lieu et la famille Nyakabeto est finalement délogée.
L’événement serait passé inaperçu si ces quelques jeunes venus d’autres quartiers n’avaient entonné des chants à caractère ethnique. Cela aurait été banal si l’expropriation d’un vieux monsieur tutsi au profit d’une famille hutu n’avait pas été instrumentalisée par des jeunes n’ayant pas connu les massacres de 1972. Cela aurait pu être un simple fait divers si ces quelques jeunes n’avaient pas investi le marché de Ngagara pour intimer l’ordre aux commerçants de fermer leurs échoppes.
« J’ai l’impression de revoir des événements de ’94-‘95 » dit un journaliste de l’hebdomadaire Iwacu. A cette époque, des opérations « ville morte » étaient menées par des milices nommées les « Sans défaite » ou les « Sans échec », obligeant les boutiquiers à fermer leurs portes et les citoyens à rester chez eux. Une balkanisation de la capitale s’était mise en place.
De sa part, le FOCODE, tout en dénonçant l’usage de la force dans l’expulsion de la famille Nyakabeto, « Demande à la jeunesse burundaise d’éviter de tomber dans le piège du discours ethnique que lui tendent certains politiciens qui veulent camoufler leur incapacité à répondre aux défis du moment ».
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