Extrait du Discours d’Alexis Sinduhije du 08 juin
2013, à l’ occasion du 4e anniversaire du MSD :
« La
situation que nous vivons dans notre pays est alarmante. Au moment où les autres
avancent, le Burundi recule, il ne semble pas avoir d’issue parce que chaque
jour des centaines de milliers d’enfants dorment avec la douleur du ventre
affamé. Parce que chaque jour des centaines de milliers de parents sont
désespérés, terrassés d’impuissance face à la faim de leurs enfants. Parce que
chaque jour l’injustice et les abus envers tout le monde et en particulier
envers les plus pauvres s’intensifient. Parce qu’on échoue chaque jour à
exploiter le potentiel immense dont la nature a doté notre beau pays. Parce
qu’on ne prépare pas nos enfants pour les défis humains et matériels de demain.
Parce que les maladies qui ne tuent plus ailleurs continuent de tuer chez nous.
Parce que les inégalités s’accroissent de plus en plus, qu’une petite minorité
de privilégiés s’arroge tout alors que la majorité est privée de tout. Parce
que beaucoup de gens pleurent abondamment des larmes invisibles car coulant
vers l’intérieur. Parce que la jeunesse est désespérée car sans emploi, sans
avenir…
Nous considérons
que la démocratie ne prospérera pas si nous n’avons que des élections une fois
les 5 ans, des libertés garanties par la constitution et les traités
internationaux, et des processus politiques inclusifs. Elle ne prospérera que
si, à cela, nous ajoutons d’autres défis communs à la nation et qui doivent
revêtir un caractère aussi urgent et vital à savoir l’élimination de la misère
et de la pauvreté, la création des opportunités économiques dans notre société,
l’accès pour tous aux biens culturels. En cela, nous sommes d’accord avec le
32e président des Etats-Unis d’Amérique, Franklin Delano Roosevelt, qui a tenté
peu avant sa mort en fonctions d’inscrire une nouvelle charte des droits
économiques dans les textes de son pays. Dans cette charte, il dit « Nous en
sommes venus à la réalisation du fait qu’une véritable liberté individuelle ne
peut pas exister sans une sécurité économique et une indépendance. Les hommes
nécessiteux ne sont pas des hommes libres. Les gens qui ont faim et n’ont pas
d’emploi sont le socle à partir duquel les dictatures sont formées. »
Pour sortir les Barundi de la misère et de la
pauvreté et leur assurer une liberté économique par le droit, la fiscalité, la politique
budgétaire et monétaire, nous pouvons et devons déclarer la misère et la
pauvreté hors-la-loi. Plus concrètement, nous proposons comme pistes
prioritaires l’agriculture car « Un pays qui a perdu son agriculture est un
pays qui a perdu son âme », la création d’emplois pour les jeunes dans les
campagnes et en ville et les infrastructures.
Durant ces 4
dernières années, le MSD a longuement travaillé sur tous ces sujets ainsi que
tous les autres domaines de la vie nationale. Nos propositions sont contenues
dans notre programme politique. Nous sommes donc prêts au débat et nous
invitons particulièrement les médias à consacrer davantage de temps à ces
questions et à nous appeler. »
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