mardi 11 juin 2013

Alexis Sinduhije : « Nous devons déclarer la misère et la pauvreté hors-la-loi »

Extrait du Discours d’Alexis Sinduhije du 08 juin 2013, à l’ occasion du 4e anniversaire du MSD :

« La situation que nous vivons dans notre pays est alarmante. Au moment où les autres avancent, le Burundi recule, il ne semble pas avoir d’issue parce que chaque jour des centaines de milliers d’enfants dorment avec la douleur du ventre affamé. Parce que chaque jour des centaines de milliers de parents sont désespérés, terrassés d’impuissance face à la faim de leurs enfants. Parce que chaque jour l’injustice et les abus envers tout le monde et en particulier envers les plus pauvres s’intensifient. Parce qu’on échoue chaque jour à exploiter le potentiel immense dont la nature a doté notre beau pays. Parce qu’on ne prépare pas nos enfants pour les défis humains et matériels de demain. Parce que les maladies qui ne tuent plus ailleurs continuent de tuer chez nous. Parce que les inégalités s’accroissent de plus en plus, qu’une petite minorité de privilégiés s’arroge tout alors que la majorité est privée de tout. Parce que beaucoup de gens pleurent abondamment des larmes invisibles car coulant vers l’intérieur. Parce que la jeunesse est désespérée car sans emploi, sans avenir…

Nous considérons que la démocratie ne prospérera pas si nous n’avons que des élections une fois les 5 ans, des libertés garanties par la constitution et les traités internationaux, et des processus politiques inclusifs. Elle ne prospérera que si, à cela, nous ajoutons d’autres défis communs à la nation et qui doivent revêtir un caractère aussi urgent et vital à savoir l’élimination de la misère et de la pauvreté, la création des opportunités économiques dans notre société, l’accès pour tous aux biens culturels. En cela, nous sommes d’accord avec le 32e président des Etats-Unis d’Amérique, Franklin Delano Roosevelt, qui a tenté peu avant sa mort en fonctions d’inscrire une nouvelle charte des droits économiques dans les textes de son pays. Dans cette charte, il dit « Nous en sommes venus à la réalisation du fait qu’une véritable liberté individuelle ne peut pas exister sans une sécurité économique et une indépendance. Les hommes nécessiteux ne sont pas des hommes libres. Les gens qui ont faim et n’ont pas d’emploi sont le socle à partir duquel les dictatures sont formées. »

 Pour sortir les Barundi de la misère et de la pauvreté et leur assurer une liberté économique par  le droit, la fiscalité, la politique budgétaire et monétaire, nous pouvons et devons déclarer la misère et la pauvreté hors-la-loi. Plus concrètement, nous proposons comme pistes prioritaires l’agriculture car « Un pays qui a perdu son agriculture est un pays qui a perdu son âme », la création d’emplois pour les jeunes dans les campagnes et en ville et les infrastructures.


Durant ces 4 dernières années, le MSD a longuement travaillé sur tous ces sujets ainsi que tous les autres domaines de la vie nationale. Nos propositions sont contenues dans notre programme politique. Nous sommes donc prêts au débat et nous invitons particulièrement les médias à consacrer davantage de temps à ces questions et à nous appeler. »

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