vendredi 24 mai 2013

Atelier de Kayanza : Nous vous jugerons par le respect de vos engagements !


Comme toute personne soucieuse de la paix et du progrès démocratique de mon pays, je suis content que nos hommes politiques décident enfin de se parler et de se concerter en vue de la préparation des élections des élections de 2015. Ce n’est pas trop tôt. Nous l’avons toujours dit et répété (et nous ne sommes pas les seuls), il ne peut pas y avoir de paix sans dialogue sincère.

Mais le plus important que nous demandons à nos hommes politiques est de respecter leurs engagements.  Ce n’et pas le point fort de la classe politique burundaise, mais nous leur demandons de faire des efforts. Dans les ateliers comme celui de Kayanza, comme dans celui qui l’a précédée sous l’Egide du Bureau des Nations Unies en mars, les hommes politiques se donnent des feuilles de route qu’ils ne respectent presque jamais. On s’entend sur une chose et en sous-mains on fait l’inverse. Des exactions commises par certains Imbonerakure dans l’impunité à la fameuse loi « liberticide » qui attend la ratification par le président de la République, les actes démentent souvent avec plus de ferveur la bonne volonté de dialogue chantée au cours de ces ateliers. Le problème est que ces ateliers sont souvent destinés à séduire les bailleurs de fonds sans vrai souci d’améliorer le climat politique, devenu depuis 2010 irrespirable.

Mais ne minimisons pas les efforts des uns des autres. Tout a un début et nous espérons que ces ateliers sont le début d’un long processus qui nous amènera à des élections transparentes et inclusives en 2015 où la violence n’aura pas de place. Car les moments électoraux sont devenus, au Burundi comme presque partout en Afrique, des moments de violence sans précédent, où tous les coups sont permis y compris ceux qui donnent la mort à l’adversaire.  C’est cette cruauté primitive qu’il faut refuser.  Pour nous, tous les coups ne sont pas permis.  Si le pouvoir est important pour améliorer les conditions de vie de notre pays, il faut refuser les moyens immoraux qu’on utilise souvent pour le conquérir ou le conserver, en l’occurrence la violence, les assassinats, la tricherie et tout ce qui rentre dans cette catégorie. Conquérir ou garder le pouvoir en violant les règles élémentaires de la morale revient à brouiller, rendre méconnaissable et compromettre la cause même pour laquelle on lutte et qui est souvent noble. Les causes nobles méritent un combat noble qui suppose le respect de l’adversaire et du citoyen qu’on est supposé servir.

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