Le retour déclaré
des chefs des partis de l’opposition en exil marque la fin d’une époque, celle
de la paranoïa électorale de 2010. Les élections de 2010 ont beau être volées
ou falsifiées, ce n’est pas un prétexte pour rester en arrière. C’est le moment
où toutes les forces politiques doivent se préparer aux élections de 2015, mais
aussi on a besoin des efforts de tous pour proposer des solutions aux problèmes
que fait face le Burundi.
Je redoute néanmoins
que ces leaders de l’opposition retournent en exil en 2015. Au Burundi comme à
peu près partout en Afrique, la période électorale n’est pas un moment d’allégresse
plein de promesses ou on attend les changements qui s’annoncent comme c’est le
cas ailleurs. Elle est devenue un moment de violences inouïes, où les divisions
qu’on avait cru enterrer ressuscitent. A souligner que dans la plupart des cas
les systèmes sont tellement boucles qu’ils ne permettent aucun espoir d’alternance,
ce qui fait des élections une formalité inutile.
Et quelque chose
me dit que les élections de 2015 risquent d’être plus violentes que les précédentes.
Les milices Imbonerakure sont renforcées, et la coalition des partis au pouvoir
qui ont profité de l’absence des partis d’opposition pour se distribuer tous
les postes dans toutes les institutions et qui se sont habitués à exercer le
pouvoir sans opposition, n’accepteront pas de le partager. Ce qui est en partie
la faute des partis de l’opposition qui, par leur décision stupide de boycotter
les élections de 2010, ont permis un « monopartisme de fait » dans
toutes les institutions.
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