mardi 12 février 2013

La fin de la paranoïa électorale



Le retour déclaré des chefs des partis de l’opposition en exil marque la fin d’une époque, celle de la paranoïa électorale de 2010. Les élections de 2010 ont beau être volées ou falsifiées, ce n’est pas un prétexte pour rester en arrière. C’est le moment où toutes les forces politiques doivent se préparer aux élections de 2015, mais aussi on a besoin des efforts de tous pour proposer des solutions aux problèmes que fait face le Burundi.  

Je redoute néanmoins que ces leaders de l’opposition retournent en exil en 2015. Au Burundi comme à peu près partout en Afrique, la période électorale n’est pas un moment d’allégresse plein de promesses ou on attend les changements qui s’annoncent comme c’est le cas ailleurs. Elle est devenue un moment de violences inouïes, où les divisions qu’on avait cru enterrer ressuscitent. A souligner que dans la plupart des cas les systèmes sont tellement boucles qu’ils ne permettent aucun espoir d’alternance, ce qui fait des élections une formalité inutile.  

Et quelque chose me dit que les élections de 2015 risquent d’être plus violentes que les précédentes. Les milices Imbonerakure sont renforcées, et la coalition des partis au pouvoir qui ont profité de l’absence des partis d’opposition pour se distribuer tous les postes dans toutes les institutions et qui se sont habitués à exercer le pouvoir sans opposition, n’accepteront pas de le partager. Ce qui est en partie la faute des partis de l’opposition qui, par leur décision stupide de boycotter les élections de 2010, ont permis un « monopartisme de fait » dans toutes les institutions.

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