jeudi 30 mai 2013

Affaire Nyakabeto : Résistance oui, mais pas n’importe comment!

Qu'on s'indigne contre les méthodes CNTB ça me va.
Mais qu'on amène la tutsité ou la hutité dans l'affaire des conflits fonciers, ça me gêne énormément.
Et quand on commence à en faire une affaire Ngagara ça me gêne encore plus.
Puisque la CNTB a déjà opéré et elle est décriée, pourquoi ne pas le prendre dans l'ensemble?
Pourquoi en faire une affaire de quartier, d'un groupe de gens?

J'ai aimé l'analyse de Roland Rugero et le conseil qu’il donne aux jeunes Burundais qui se sentent concernés par ces conflits :
« Si j'en avais le pouvoir, je demanderais à tous les jeunes burundais qui me lisent, toutes ethnies confondues, d'être courageux. De nous approcher de nos parents. D'être francs et honnêtes avec eux. De leur dire : "Nous savons finalement peu de cette foutue histoire du Burundi. Mais vous, je sais que vous êtes mon père, ma mère. Alors, UNE question : cette maison que nous habitons, ces biens que je vois, les avons-nous eu légalement, honnêtement ? N'y a-t-il pas des cris d'un opprimé, d'une famille en exil, enfermés quelque part derrière ces murs ? Je ne veux pas de longues philosophies. Je veux juste un Oui, ou un NON."
 Puis, selon la réponse reçue, de nous préparer à gérer la suite. Il y'a ceux qui pensent qu'une gestion dans la contestation violente (physique ou symbolique) est la meilleure, tant les enjeux sont importants.
 Pour moi, je pense, au vu de l'évolution historique de notre pays, que la plus sage des décisions, même si c'est parfois faire violence à ce que nous considérons comme "juste", reste le respect des institutions. »

J’ai tout à fait le même sentiment! Si nos pères ont fait des erreurs, nous n’avons pas à les cautionner.
L’ignorance, on le sait, est la mère de touts les vices ! Si touts ces jeunes qui chantent ‘résistance » connaissaient l’histoire du Burundi et surtout celle des crises cycliques qui ont endeuillé le pays ils seraient moins pressés à se rentrer dedans !!!! Je les comprends mais en aucun cas je ne les excuse! De quelque ethnie que nous soyons, nous avons un devoir de chercher nos racines, nous avons aussi un devoir de porter un regard scrutateur sur les actes de nos parents !!! Aujourd’hui ma conviction est que les hutu et les tutsi sont tous coupables, mais aussi tous victimes ! Et nous comme nouvelle génération, nous devons nous détacher de ce passé lourd qui si on s’y attache encore peut nous tirer vers le fond.

Terminons ce billet sur les riches observations de M. Thierry Uwamahoro sur cette affaire de Ngagara qu’il s’amuse à comparer avec celle de Businde :
« 1. Les martyrs de Businde ne seraient pas morts en vain : le comportement des policiers hier à Ngagara ont montré un corps qui a appris à gérer les foules en ébullition.
2. Espérons que le cas Nyakabeto va servir d’étude de cas pour le reste du processus des actions de la CNTB. Il faut arriver à sauvegarder la paix sociale. Si les événements d’ hier nous ont appris quelque chose, c’est qu’une étincelle pourrait remettre en question tous les acquis des 10 dernières années. Imaginez ce qui se passerait si on avait 5 autres cas Nyakabeto ?

3. La CNTB devrait apprendre à mieux communiquer, particulièrement quand le dossier en question risque de basculer le pays dans la violence. Naho imanza zidacibwa mw’ ibarabara, la CNTB n’est pas non plus une court comme telle. L’aspect communication aiderait à éclairer l’opinion. Jusqu’à présent, par exemple, la CNTB n’a pas encore démontré (que je sache) que Nyakabeto était un acquéreur de "mauvaise foi". Et cela empire la situation d’avantage ».

3 commentaires:

  1. Que vous le vouliez ou non Nyakabeto est un exemple. Je vous concède l'idée que les jeunes devraient réfléchir deux fois surtout quand il faut cautionner les erreurs du passé de leurs parents. Mais la tutsisation ou la hutisation du problème des terres ne vient ni de la CNTB ni de cette jeunesse. Elle vient de l'histoire.De cette histoire que certains tenors de l'UPRONA portent comme une lèpre à leur peau et n'ont pas le courage de révéler à leurs enfants et se complaisent à dissimuler Et les jeunes souffrent de l'obscurantisme dont leurs parents couvrent leurs faits et gestes peut-être peu louables Les biens des Hutus ont été spoliés et plus que volontairement. Figurez vous une personne qui exploite tes biens pendant 40 ans pendant que vos enfants , pour qui tu les avais cherchés sont entrain de mourir de faim. Et simplement pare qu'un pouvoir (UPRONA en l'occurrence) la couvre et lui est complice.Que payera-t-elle pour te rembourser? Les souffrances d'un exil sans qualification, les affres de la faim et les dangers auxquels tu as été soumis simplement parce que tu es un HUTU....Le drapeau qu'on t'a collé d'être UMUMENJA, tout en étant innocent... Quel est le prix de cette ignominie? Le simple fait de quitter les biens spoliés quand on le demande paisiblement serait une marque de civilité la plus simple. Et si le cas Nyakabeto devrait se répéter, on devra ajouter de demander des compensations pour toutes ces années n'en déplaise à l'UPRONA qui, étant consciente d'avoir fomenté tout cela et au lieu d'éclairer cette jeunesse et l'encourager à plus de clairvoyance et de retenu, ajoute de l'huile sur le feu.
    L'UPRONA semble vouloir faire oublier son passé en conduisant encore une fois la jeunesse aux affrontements tout en voulant bl^mer la CNTB. C'est très intelligent, mais c'est aussi trop bête.
    Les Sans Echecs qui pensent que leur passé est glorieux le verront quand l'histoire les rattrapera
    Le passé du Burundi a fait déjà trop de victimes, autant ou un peu moins chez les Tutsi que chez les Hutus.Mais toute victime innocente, qu'elle soit Hutu ou tutsi est une perte pour sa famille, pour ses voisins et pour le pays, surtout et c'est de cela qu'il s'agit du pays.On devrait donc en avoir assez. Ce dont nous avons besoin, c'est que cette jeunesse Hutu et Tutsi,se mette ensemble comme vous l'avez bien dit, regardent l'avenir dont ils ont besoin en tant que tous innocent de ce passé et donnent des propositions plus constructives.S'ils ont à demander'' également comme vous le dites'' des réponses claires sur le passé de leurs parents, comme point de départ, ils seraient plus courageux et montreraient plus de responsabilité à réclamer la commission Vérité et Réconciliation. Et ce serait plus pour faire de ce passé un exemple à ne pas suivre que pour autre chose. Et si je pouvais donner un conseil à la jeunesse de Ngagara, ce serait de se priver de répéter un tel geste qui un jour où l'autre amènerait à se poser des questions sur leur propre passé ou plutôt si leur passé est propre.

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  2. Kubaza iyo inzu yavuye ntibigoye kwishura kuko hariho inzandiko muri Service des titres fonciers,muri za banki n'ahandi.
    Ikibazo kigoye kwishura n'ukubaza umuvyeyi ko yihaye inkumbi mu kwaka ubuzima umurundi amuhora ubwoko bwiwe.

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  3. Cet article est plein d'hypocrisie... la soif de vengeance de Bwana Serapion doit aboutir à cela...Et c'est très parlant.

    Vous dites que les jeunes devraient demander à leurs parents de dire la vérité , blablabla blablabla...

    Mais pourquoi ces jeunes n'ont ils pas le droit de demander la CVR et comme cela même les orphelins auront quelque part où fouiller la vérité.

    Réfléchi à cela... Cheers

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