Dans un livre publié en 2007 intitulé
Les écoles du crime, qui analyse l’histoire
récente du Burundi (1994-2006) l’ancien ministre des Affaires Etrangères sous
la monarchie burundaise Marc Manirakiza fait cette conclusion :
« Une fois la majorité hutue au pouvoir, la population pourra
s’apercevoir qu’après tout, les dirigeants hutus ne sont pas différents de
leurs frères tutsis. Un dirigeant hutu peu brimer un autre hutu, il peut même
le tuer, il peut chercher à s’enrichir au détriment de la population, bref un
mauvais dirigeant hutu n’est pas mieux ou pire qu’un mauvais dirigeant tutsi.
A quelques exceptions près, tous les dirigeants africains actuels, y
compris les Hutu, sont sensibles aux mêmes délices du pouvoir, à savoir les
honneurs qui souvent riment avec l’arrivisme, le confort, les biens mal acquis,
les flatteries, les louanges, les longs discours proclamatoires et jubilatoires
vides, le culte de la personnalité ; ils sont également atteints par les mêmes
allergies : aux critiques, aux coups d’Etats imaginaires, à ceux qui
aspirent à prendre leur place, à l’opposition politique, a la presse en général,
a la vérité, a ceux qui sont plus formés ou expérimentés qu’eux, etc.
Rendons tout de même hommage aux hommes d’Etat des premières années des
indépendances africaines pour qui le respect de la « chose publique »
n’était pas une vaine conception.
Quand les analystes politiques et même les arushiens ont dit que le conflit
burundais est essentiellement politique,
avec certes une dimension ethnique, ils ne se sont pas du tout trompés.
Même imparfait, sans être la pax
burundana que nous attendions, Arusha nous a permis d’espérer qu’un jour
nous pourrons hériter d’un dream team gouvernemental qui inaugurera une
nouvelle ère de justice distributive,
de justice rétributive, de justice réparative.
Cependant, quel que soit l’enthousiasme qu’il faut toujours exprimer avec
modération lors de l’arrivée au pouvoir des nouveaux dirigeants, nous ne devons
jamais perdre de vue que notre pays, comme le reste du monde, sera toujours le
creuset du mal et du bien mêlés aux souffrances et aux joies.
Avec Arusha, même incorrectement appliqué, le problème hutu-tutsi est en
train de prendre une autre dimension au Burundi ; les aveugles assassinats
interethniques ont été pratiquement jugulés, on peut circuler dans le pays avec
un minimum de risqué d’être tué pour son appartenance ethnique.
Pourtant, la pauvreté, la famine, la surpopulation, la circulation des
armes légères, les abus de pouvoir, les violations des droits de l’homme et de
la loi, la corruption incrustée, l’impunité peuvent annihiler les acquits de
paix d’Arusha ».
Marc Manirakiza :
Burundi. Les écoles du crime, Le Roseau Vert, 2007. P. 196-197.
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RépondreSupprimerRespect à Monsieur MANIRAKIZA. C'est un GRAND.
RépondreSupprimerEt merci à toi JM Ntahimpera.
Ce livre est à lire ABSOLUMENT
De tout ce que Manirakiza a dit (prédit), qu'est ce qui n'est pas encore arrivé, je veux dire en quoi pouvons nous dire qu'il n'est pas un grand visionnaire?
RépondreSupprimerVRAI. Les Hutu ont connu une autre sorte de misere
RépondreSupprimerMalgré certaines vérités,ce MANIRAKIZE , lui aussi a été à cette école du crime. la population burundaise vote en faveur de ses aspirations et en défaveur de ceux qui l,ont massacréé.je dire que le passé sanglant à changeé les moutons en lions, les aveugles en clairevoyants.Doù les ruses comme celles n,ont plus de places au Burundi.l,essentiel, c;est le dialogue icrusif,justice,vérité et condamnation.je condamne fermement les rois et les colonisateurs qui ont défavorisé les hutus en les rendants des esclaves des tutsi.tout change,faut savoir s,adapter aux changements.
RépondreSupprimerSalut Alexandre. Est-ce que tu as les preuves de ce que tu accuses à Marc Manirakiza? Qu'est-ce que te fait affirmer que "lui aussi a été à cette école du crime"?
Supprimerl,epreuve de la subjectivité de l,auteur sont les commentaires qu,il supprime.il est grand dictateur,heureusement que l,armée mono éthinique n,existe plus au BURUNDI.
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