Seul
l’appel des évêques catholiques a convaincu l’ADC Ikibiri à participer aux
Assises de Kigobe.
Nous ne savons pas encore quelles seront les
répercussions des Assises de Kigobe sur la révision de la Constitution. Mais
nous savons que les évêques catholiques y ont joué un grand rôle. Ce sont eux
qui ont convaincu l’ADC Ikibiri à participer dans ces assises autour de la
révision de la Constitution.
En effet, l’ADC Ikibiri avait menacé de ne pas
participer aux assises de Kigobe. Prétexte : ils n’avaient pas confiance
dans la bonne volonté des députés qui avaient voté pour des lois restrictives
telles que la loi sur la presse et le projet de loi sur les organisations de la
société civile. L’adc Ikibiri avait décidé d’appeler les citoyens à descendre
dans la rue si le projet de révision de la Constitution n’était pas retiré de
l’Assemblée nationale. Les différentes associations de la société civile ont
beau conseiller la coalition de l’Opposition de saisir l’opportunité de
dialogue offerte par l’assemblée nationale, l’ADC était resté sur sa position
jusqu'à ce que les confessions religieuses s’en mêlent. C’était surprenant qu’a
la fin des Assises de Kigobe, l’ADC Ikibir a été la première à féliciter « sincèrement »
le président de l’Assemblée nationale d’avoir organisé ces Assises. Leonce
Ngendakumana devrait aussi remercier le conseil des eveques et tous ceux qui l’ont
conseillé de saisir l’opportunité de dialoguer.
L’ADC Ikibiri pouvait sans aucun mal ignorer les conseils
des associations de la société civile, étant donné les relations ambigües que
ces acteurs politiques entretiennent avec les activistes sociaux. En effet, l’opposition accuse souvent les
activistes de la société civile de servir de garantie de «démocraticité »
au régime autoritaire de Bujumbura.
Mais les évêques jouissent d’une telle autorité
morale, que l’ADC a accepté de participer aux assises de Kigobe « pour ne
pas perdre la face ». Si l’ADC Ikibiri n’avait pas écouté les conseils, il
aurait répété l’erreur commise en 2010 quand il a boycotté les élections. Il aurait passé pour une force
« négative » qui ne veut pas le dialogue (objection que l’opposition
fait souvent à l’endroit du gouvernement) et l’arroseur serait arrosé. Il se
serait décrédibilisé et devant la communauté internationale, et devant les
citoyens burundais.
Grace aux conseils des Evêques, l’ADC a pu sauter ce
piège. Les assises de Kigobe ont eu lieu, l’opposition y a participé et a soumis
ses propositions, certains points ont requis l’unanimité et d’autres non. Maintenant
la balle est dans le camp du pouvoir (Assemblée, Senat et Gouvernement). C’est
ce qu’ils feront des dispositions qui n’ont pas fait l’objet de consensus que
la bonne foi de ces institutions sera jugée.
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