Je range mes
syllabus, je suspends la préparation de l’examen de pédagogie que je dois faire
ce lundi pour écrire ce coup de gueule parce qu'un "ami" facebook vient de m'enerver.
Voila. J’ouvre
mon facebook ce matin, un ami que je n’ai jamais rencontré mais que je connais
plus ou moins puisqu’il a fait ses études à Rostov-na-Donu dans la ville où je
suis il y a une dizaine d’années et aujourd’hui installé en Afrique du Sud me
demande souvent des nouvelles des gens qu’il a connu, des vieux amis, me
raconte souvent les exploits et les turpitudes du vieux temps.
Voilà, ce matin
il me pose une question :
‘Mbe none ga
mugenzi , ngomba ndakubaze. A part tes etudes, tu es Uproniste, CNDD-FDD,
Fodebu... Ou .... »
Une question
normale et qu’on me pose des milliers de fois par jour. Je lui réponds
normalement.
« Je ne suis
membre d'aucun parti, je suis de ce qu'on appelle la société civile »
Mon ami :
« ntibibaho! Alors que tukuzi muri kumwe na ba Dondogori hamwe n.abandi ba
avaturiers?! Urabiraba neza mon frère! Ntibaze bagukoreshe! Twarabakenyuye »
Moi : « hahah
sha umuntu yibazako ndikumwe nabo ba Dondogori ntasoma neza ivyo nandika
kabisa. Je n'ai jamais eu des sympathies ou des liens avec ces aventuriers »
Mon ami :“Sawa
mon frere! Time will tell! Ariko ico nzi coco, umenye ko ataho bazopfa bashitse
kandi niwaba uri kumwe nabo, umenye ko tu es entrain de gacher ton futur!”
J’aime recevoir
des conseils, mais le conseil de mon ami
est déplacé. Il me prête des liens avec des gens qui détruisent le pays et que
je dénonce chaque jour. J’ai voulu lui demander pourquoi il pense que j’ai des
liens avec ces personnes mais il s’est déconnecté aussitôt.
J’ai entendu
parler de deux Dondogori. Eraste Dondogori, qui vient de déclarer porte-parole
de l’équipe qui a destitué Agathon Rwasa et qui s’est autoproclamée dirigeante
du FLN pour combattre par les armes le pouvoir de Bujumbura, et un certain
Youssouf Dondogori qui dit diriger un certain FPL Front Patriotique de Libération
qui dit être un groupe rebelle, et que j’ai dû bloquer de la liste de mes amis
facebook il y a plus d’une année parce qu’il pourrissait mon facebook par des
commentaires désagréables, hors-sujet, qui manquaient de décence, de classe et
d’intelligence . Ceux qui me lisent depuis que j’écris sur des blogs en 2010
savent mon avis sur les groupes rebelles : « ils détruisent plus
qu’ils ne « libèrent». L’histoire nous le montre. Même le CNDD-FDD qui a
combattu une dixaine d’années et qui a eu le soutien d’une grande partie de la
population, une fois arrivé au pouvoir a montré ses limites. Il a promis le
changement mais il reproduit, il s’approprie les vices de tous les pouvoirs qui
l’ont précède : la corruption, l’exclusion de ceux pensent autrement, la
politique du ventre, être prêt a tout, y compris au crime pour garder le
pouvoir (assassinat de Manirumva, exécutions extrajudiciaires…), voilà ce qui a
caractérisé nos pouvoirs jusqu’aujourd’hui. Et les nombreux groupes rebelles
qui sont prêts à sacrifier la vie des innocents pour arriver à leurs fins, ils
n’hésiteront pas à les sacrifier quand ils arriveront au pouvoir. Voilaa
pourquoi je ne peux pas soutenir des groupes rebelles, qu’ils soient dirigés
par des Dondogori, Nzabampama, Rwasa, Sinduhije, Nkurunziza ou autres. Je crois
à la politique qui protège la vie, pas celle qui massacre des innocents. Je
crois à la lutte politique par les idées et par des moyens pacifiques sauf en
cas d’extrême nécessite du genre Apartheid ou génocide. Les groupes rebelles
qui luttent par les armes deviennent souvent des dictateurs quand ils arrivent
au pouvoir et je ne peux pas soutenir ca.
Comme je l’ai dit
à mon ami, les gens qui pensent que j’ai des liens avec des aventuriers qui
jouent avec les armes ne me connaissent et ne me lisent pas. Mais ca ne
m’étonne pas, beaucoup de Burundais lisent la lettre dans l’enveloppe. Je me
souviens de la violence des commentaires à l’article du journal « Iwacu Littérature : "La Guerre des nez au
Burundi", de Cyriaque Muhawenayo ». Sans avoir lu le livre, et en
jugeant seulement par le titre, des lecteurs l’ont accusé de se vanter des
gens innocents qu’il a tués, que son livre était un livre de propagande pour le
CNDD-FDD, d’être un extrémiste, un génocidaire,
et beaucoup d’autres noms d’oiseau alors que son livre vise a contribuer aux
efforts de vérité et réconciliation, j’en parlerai dans les publications
futures.
En ce qui
concerne mes préférences politiques, je vais le répéter ad nauseum, je ne suis membre
d’aucun parti politique, encore moins de groupes rebelles. Ce n’est pas le
pouvoir qui m’intéresse. Je ne crois pas aux « libérations ». Je suis
un citoyen qui exige la dignité pour soi et ses concitoyens. Je défends des
principes, des valeurs, des idéaux, pas des partis. Pour être plus clair, je
vais dire à mes lecteurs l’historique des partis pour qui j’ai voté ou non. En
1993, mes parents étaient de fervents militants du FRODEBU, ils avaient d’ailleurs
mis dans le salon l’ancienne de campagne de Ndadaye jusqu'à ce que je quitte le
Burundi en 2007, je parie que la foto est encore affichée là jusqu’aujourd’hui.
J’aurais sans doute voté pour cet homme qui incarnait le changement a l’époque
et que des assoiffees de sang et de pouvoir n’ont pas donné la chance de
montrer ce dont il était capable. En 2005, la seule fois où j’ai voté, j’ai donné
ma voix au CNDD de Leonard Nyangoma qui était l’équivalent du CNDD-FDD à Bururi
où ce parti dirigé par Nyangoma a gagné 4 députés sur 7. Nous avons en majorité
voté pour celui que nous connaissions puisqu’il est de la région, ce qui ne
suffit pas pour juger toute une province de régionaliste comme on l’a souvent
dit. Mais ce parti n’a pas gardé la confiance que les électeurs avaient mis en
lui puisque ses dirigeants sont allees s’installer a Bujumbura, le peuple ne
les a plus revu jusqu’aux nouvelles élections, ce qui est une maladie commune
chez les hommes politiques Burundais En 2010, j’avais mis comme beaucoup de
jeunes gens ma confiance en Alexis Sinduhije, pas pour être président puisque
son parti était nouveau et qu’ il n’avait pas encore conquis toutes les régions,
mais je me retrouvais dans les idéaux de Peace and Love qu’il défendait je
voulais qu’il continue a les faire triompher dans les institutions et sur
terrain. Malheureusement la décision de boycotter les élections ne m’a pas
convaincu, et les rapports de l’ONU qui l’accusent d’être chef de groupes
rebelles ne m’ont pas permis de continuer a lui faire confiance, jusqu'à preuve
du contraire. Maintenant les seules personnes que j’accorde
mon crédit, ce sont ceux des sociétés civiles! Je remercie beaucoup ces hommes
et femmes des associations et des médias indépendants qui vont jusqu'au bout
pour faire témoignage de la souffrance de mon peuple!
Je déteste qu’on me fasse passer pour ce que
je ne suis pas, mais c’est le risque quand on écrit, ou quand on fait une
action qui ne plait pas a tout le monde. Et comme dit le proverbe russe, « Seuls
les imbéciles cherchent à plaire a tout le monde ». Pierre Claver Mbonimpa
peut du jour au lendemain se faire taxer de rouler pour le FRODEBU, CNDD, du
FNL, etc parce qu’il a défendu des victimes des injustices. Antoine Kaburahe le
plus respectable éditorialiste du Burundi ne cesse de se faire accuser d’être pro
hutu, pro tutsi, pro opposition, pro fnl, pro tout. Et Lina ben Mhenni ma
blogeuse tunisienne qui m’inspire le plus, qui combat pour la liberté et les
droits de l’homme dans son pays se fait accuser de travailler pour la CIA, le
Mossad, le DST, les sionistes, les Américains. Moi je viens d’avoir ma dose d’insulte en me
faisant taxer de rouler pour des aventuriers qui se font appeler Dondogori et
consorts.
Chaque fois que
je rencontre un malentendu, je me contente des encouragements positifs, comme
celui qu’un lecteur m’a envoyé un de ces derniers jours : « Tu sais
mon frère chaque fois qu'un intellectuel publie une petite œuvre soit-elle, les
critiques ou compliments n'en manquent pas. L'essentiel et ce que j'admire est
que tu te sacrifies pour un idéal noble à défendre: la justice et la liberté.
Ca me suffit de te clamer "courage", bon nombre de gens partage les
mêmes convictions que toi ,cependant par multiples raisons ,ils n'arrivent
point à mettre la plume en marche ».
Voila je m’arrête
la, j’ai un examen à préparer. Excusez-moi s’il y a des fautes d’orthographes,
je n’ai pas le temps de corriger.
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