samedi 5 janvier 2013

Des jeunes burundais envoyés dans la rue par Monsieur Julien Nimubona



Ce texte est écrit par mon ami Jean Olivier Gasore.

  La nouvelle décision de ce Ministre d'enseignement supérieur qui interdit une bourse aux élèves qui ont eu la note de 50 % après ajout de quelques points (Mauvaise habitude de donner de points gratuitement) envoie les fils et les filles des pauvres dans la rue. Ces jeunes ont eu les diplômes d'état comme les autres, ils n'ont pas donc droit de refaire l'examen d'état pour améliorer la note et fréquenter l'université publique comme ils n'ont pas de moyens de se payer l'université privée. Ils sont donc victime d'une mauvaise décision et personne ne plaide pour eux. Qui ignore qu'ici chez nous au Burundi il y a des familles qui manquent du sel mais qui fournissent beaucoup d'effort pour envoyer leurs enfants à l'école en espérant qu'un jour leur situation s'améliorera grâce à leurs enfants qui terminent les études supérieures. Ce sont ces genres de familles pour lesquelles ce ministre vient de briser le rêve le plus cher, voir un jour leur enfant devenir quelqu'un d'important grâce à leurs efforts. Comment une famille qui manque du sel peut payer une université privée à leur enfant? Mes chers sœurs et frères, vous êtes victimes d'une mauvaise décision, le ministre ne devrait pas prendre une telle décision parce qu'elle touche la population la plus démunie et la plus majoritaire.
La solution de limiter les étudiants qui fréquentent l'université publique n'est pas la bonne, au contraire il faut revoir notre politique éducative et la qualité d'enseignement. Pendant que les universités privées accessibles pour certaines classes sociales poussent comme des champignons, l'état n'a aucun projet de construire une nouvelle université publique, pas même de faire une extension de l'unique université publique que nous avons. Le Burundi a besoin au moins de 4 universités publiques construites dans les quatre coins cardinaux. Cela permettra de rapprocher les étudiants à leurs familles, donc possibilité d'étudier en restant chez soi et de créer de nouveaux pôles économiques. Ceci ne sera pas aussi possible tant que l'Etat n’investit pas dans la formation de nouveaux professeurs compétents, capables d'assurer une formation participative et coopérative dans un climat où prof et étudiants seront des partenaires de recherches scientifique et pas des ennemis comme c'est le cas dans l'université publique.
   La solution immédiate n'existe pas, l'université du Burundi a été délaissée depuis sa création, il est donc plus qu'urgent de refaire des réformes dans notre système éducatif en général et de construire d'autres universités publiques. Pour le moment, j'invite le ministre Julien Nimubona de revoir sa décision et d'accorder une chance à l'éducation universitaire à ces enfants des démunis.   

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