Même si Mohamed Morsi était un islamiste et un potentiel
dictateur, il était le président élu et légitime de l’Egypte. Le coup d’Etat
opéré contre lui est aussi inacceptable que sa dérive dictatoriale. Oui au
mouvement protestataire, non au coup de force. D’un autre coté, la destitution
du président nous rappelle que le bon usage du pouvoir se trouve toujours dans le
consensus. On ne peut pas ignorer toute une catégorie de la population
impunément. M. Mohamed Morsi était accusé de mener une politique dans le seul
intérêt de son organisation, les Frères musulmans. De la même manière que les
lois restrictives qui sont en train d’être votées au Burundi ne favorisent que
ceux qui sont au pouvoir tout en ignorant les revendications et points de vue des
autres acteurs de la vie publique. Morsi est donc aussi responsable du chaos
qui règne en Egypte tout comme le gouvernement du Burundi et le parti au
pouvoir seront responsables des conséquences des lois antidémocratiques qu’ils
sont en train d’instaurer. Avoir la légitimité populaire n’autorise pas tout,
surtout pas d’ignorer, de mépriser ou de piétiner ceux qui ne partagent pas
votre politique ou votre conception du monde. Voila la leçon que je tire de
cette journée qui vient de s’écouler.
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