samedi 2 février 2013

Les criminels ont-ils honte de leur profession ?



Aujourd’hui j’ai choisi de partager une citation d’un livre que je suis en train de lire Résurrection, du grand écrivain russe Léon Tolstoï. L’auteur y dénonçait l’inégalité sociale qui divisait la société entre ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien, où les premiers exploitaient les derniers en en faisant des esclaves, des mendiants, des prostituées, des criminels avant de les envoyer pourrir en prison. Le livre a valu à son auteur d’être exclu de l’église orthodoxe russe, puisque l’auteur y dénonçait la complicité de cette Eglise des crimes que les privilégiés faisaient aux pauvres gens.

Tolstoï entre dans les prisons, dénonce les mauvaises conditions réservées aux prisonniers dont la grande majorité est enfermée injustement. En résumé, dans ce livre, Tolstoï fait par écrit l’équivalent de ce que fait l’APRODH au Burundi. 
 Voila donc la citation que je voulais partager, elle peut nous aider à comprendre l’idée que les criminels et autres corrompus ont de leur métier :
 
« Quelque soit la situation d’un home, il se fera de la vie sociale une conception qui permette d’envisager sa propre activité comme importante et utile.
 On s’imagine à tort que les voleurs, les assassins, les espions, les prostituées, jugent défavorablement leur profession et en éprouvent de la honte. Il n’en est rien. Les hommes que leur destin et leurs fautes placent dans une situation déterminée, si répréhensible soit-elle, se bâtissent une conception générale de la vie où leur situation particulière apparait éminemment utile et respectable. Dans le but de soutenir leur point de vue, ces gens s’appuient instinctivement sur un milieu qui admet leur conception de la vie en général et leur place dans cette vie en particulier. Cela nous étonne de voir des voleurs s’enorgueillir de leur adresse, des prostituées de leur corruption, des assassins de leur cruauté. Mais nous ne sommes étonnés que pour autant que le milieu de ces gens est limité, et surtout parce que nous n’en faisons pas partie. Et cependant le phénomène n’est-il pas le même avec les riches s’enorgueillissant de leurs richesses c’est- à -dire de leurs rapines, avec les chefs de guerre s’enorgueillissant de leurs victoires c’est- à -dire de leurs assassinats, avec les puissants s’enorgueillissant de leur puissance, c’est- à -dire de leur tyrannie ?
 Si nous ne remarquons pas que ces gens, en vue de justifier leur situation, ont de la vie, du bien ou du mal, une conception corrompue, c’est seulement parce que le cercle des gens qi ont adopté ces conceptions perverses est plus étendu et que nous-mêmes en faisons partie ». Léon Tolstoï.

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