mercredi 6 février 2013

Pourquoi les leaders de l’opposition burundaise en exil doivent rentrer



Avant-hier je crois, j’ai entendu sur les ondes le secrétaire général du parti de l’opposition, le Mouvement pour la solidarité et le développement (MSD), maître François Nyamoya dire que le bureau politique de ce parti avait demandé à son président Alexis Sinduhije, en exil en Europe de rentrer au Burundi.  

Cette sortie médiatique de Me François Nyamoya a surpris plus d’un. Un journaliste lui a même demandé si ce n’est pas une manœuvre pour évincer Alexis Sinduhije de la direction du parti.  

De deux choses l’une. Ou bien Sinduhije s’apprête à rentrer et cet appel de Francois Nyamoya vise à préparer l’opinion nationale et internationale de ce retour. Ou bien les appels officieux du bureau politique n’ont pas pu convaincre leur président de rentrer et ont décidé de faire pression sur lui, au risque de l’évincer de la présidence de parti s’il s’obstine à refuser de rentrer et rejoindre ses troupes.
Dans tous les cas, le bureau politique du MSD a raison. Alexis Sinduhije a deux options : soit il rentre, soit il renonce (du moins temporairement) à la présidence du parti pour que celui-ci puisse se préparer pour les élections de 2015.

Alexis Sinduhije et Francois Nyamoya
Ce sera aussi l’occasion pour l’ancien journaliste de rassurer les militants de son parti qui sont nombreux à se demander si il a opté pour la guerre (une voie sans issue) comme l’accusent les rapports des experts des Nations Unies, alors que son parti prêche la paix et l’amour (Peace and Love).

C’est une occasion pour nous d’appeler tous les leaders de l’opposition en exil (Leonard Nyangoma, Agathon Rwasa, Pascaline Kampayano) de rentrer et de préparer les élections de 2015 sur terrain, de reprendre contact avec les militants de leur parti, de renouer avec leur base électorale. C’est le moment ou jamais. Si ces hommes sont et femmes sont vraiment des leaders, ils doivent accepter les risques comme  les Aung San Suu Kyi ou Mandela, mais continuer à se battre sur terrain, au milieu des leurs. Sinon où serait leur courage? Leurs militants se sentent abandonnés, et sont même obligés de se rendre dans les bras du cndd-fdd, le parti au pouvoir qui recrute à tout vent pour réaliser son rêve de devenir un parti unique.

Il faut, non seulement que ces hommes politiques rentrent faire la politique dans le pays, mais aussi entrent dans les villages, les campagnes, pénètrent les quartiers et les bidonvilles pour se rendre compte de la douleur et de la misère du peuple pour y proposer des solutions. C’est ca le travail des hommes politiques je pense. Parce que le peuple souffre. Il suffit d’ouvrir la radio, d’entendre cette histoire de cette femme qui a poignardé son mari pour 1000 FBU (moins d’un dollar) pour s’en rendre compte.  Parce que les hommes politiques burundais, de tous les bords, souffrent d’une même maladie : celle d’abandonner la base (le peuple) juste après les élections et de ne retourner la rendre visite que pendant la période électorale suivante 5 ans après. Il faut éradiquer ce comportement. 

Chers hommes et femmes politiques, retournez parmi les vôtres faire de la politique avec le peuple et pour le peuple, parce que ce peuple a besoin de vous, il a besoin des efforts de toutes les forces vives du Burundi.

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