mardi 5 février 2013

L’unité nationale doit se baser sur l’Etat de droit.



L’unité sociale a toujours existé entre burundais. Les Burundais échangent des vaches entre eux, se donnent des enfants en mariage, s’entraident en cas de nécessité.
 Mais la vraie unité n'est pas celle du 5 février. Le 5 février, les hommes politiques se contentent de la chanter. Mais l’unité qu’ils chantent n’existe pas.
Le principal problème politique du Burundi reste l’exclusion. Avant l’exclusion se faisait sur base ethnique ou régionale.  Maintenant l'exclusion a quitté le plan ethnique pour aller occuper l'espace purement politique. Avant on s'entretuait pour appartenance a une ethnie, aujourd'hui des gens sont assassinés pour appartenance a un parti. Aujourd’hui encore, des Burundais sont considérés comme des ennemis de leur propre pays pour la seule raison qu’ils expriment des positions autres que celles du pouvoir en place. On ne pourra donc pas parler de l’unité nationale aussi longtemps que nous n’auront pas éradiqué ces comportements politiques ci haut-cités  qui nous ont entrainé hier à la catastrophe plus d’une fois.
L’unité nationale doit donc se baser sur l’Etat de droit. L’Etat de droit suppose l’égalité de tous les citoyens devant la loi. Or il se révèle que l’impunité reste la règle chez les gens proches du pouvoir. C’est par exemple ce qu’on lit dans le World Report 2013 de l’ONG international Human Right Watch sur la situation des droits humains au Burundi en 2012.   « Le gouvernement burundais a omis de s'attaquer à l'impunité généralisée, en particulier pour les membres des forces de sécurité et de la ligue des jeunes du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), le parti au pouvoir ».
L’autre obstacle à l’unité nationale est l’absence de lumière sur les crimes du passé et du présent.  Les autorités d’hier et d’aujourd’hui semblent être unis par le manque de volonté de laisser éclore la vérité sur ce qui s’est passé. D’où les institutions de justice transitionnelle, à savoir la commission vérité et réconciliation et le tribunal spécial pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité tardent à se mettre en place. Parler d’unité nationale a de nombreuses victimes pour lesquelles justice n’a pas été faite et auxquelles les bourreaux n’ont pas eu le courage de demander pardon, c’est ridicule.
Chantons moins l’unité nationale comme slogan, et pratiquons-la plus par les actes.

1 commentaire:

  1. Je suis d'accord avec le contenu de cet article à 100%! Tant qu'il y aura des exclusions de tout genre comme nous l'assistons aujourd'hui dans notre pays, parler de la fête de l'unité est non seulement un tort économique, car la vie de la Nation s'arrête le 5 février, mais c'est surtout un tort social et humain, pour ceux qui n'ont plus rien ni personne, en raison de l'exclusion dont ils font quotidiennement objet. C'est une moquerie à l'endroit de ceux qui s'éfforcent encore à faire tenir l'économie nationale et une insulte à l'endroit des victimes et des familles des victimes des différentes formes d'exclusion. Il n'y a pas d'unité sans paix, il n'y a pas de paix sans justice, et il n'y a pas de justice sans Etat de droit! "Toute démocratie qui discrimine, est une démocratie boîteuse"!Rossi Mahwera!

    RépondreSupprimer