Georges Nikiza fait le bilan de
ce qui n’a pas changé, 20 ans après le fameux discours de Melchior Ndadaye, LE BURUNDI NOUVEAU :
« Des lamentations, des grognes, des assassinats, une misère sans
précédent, une diplomatie de face sont
autant de malheurs que les martyrs de
1993 ont lutté contre, mais l’évidence est que ces mêmes désastres continuent à
frapper sans pitié ni
distinction le peuple Murundi, cela
après vingt ans que Ndadaye est
assassiné ».
Georges Nikiza, journaliste. |
Plus loin, il ajoute :
« Le CNDD-FDD est plus rigoureux que l’ancien parti unique. La
docilité aveugle, le clientélisme, la corruption et autant d’illégaux sont devenue comme une loi à suivre
pour vivre au Burundi.
Pour avoir un dérisoire avantage au
Burundi ; il faut être docile ou sympathisant du pouvoir en place, affirme un
conseiller au Ministère DC. Puisque tout le monde est pauvre ou veulent s’enrichir promptement, ils deviennent
docile. Le pouvoir les utilise comme de marionnettes. Le choix alors est claire
pour certains : être dociles, entretenir
la passivité.
Dans les salons et bars de
Bujumbura, les critiques et analyses de
la classe moyenne montrent l’intention
de se débarrasser d’un système aveuglo-colonial mais le «
laissez-moi d’abord patienter, demain je vais décrocher un poste ou une
mission de la part du parti » étouffe toute volonté vers la révolte.
Les paysans eux, sont convaincus
qu’ils ne changeront rien. Peur de mourir, ils se taisent. Comme l’affirme un
ancien député du Frodebu « la pauvreté
constitue aujourd’hui un fardeau lourd et intolérable et pousse la masse des individus à y échapper en se
soumettant au parasite de l’Etat.
Macumi un enseignant de
Mugera a
conclu dans un débat sur la vie cher chez les enseignants : « Je suis né pauvre, je le resterai pour
toujours ».
Contrairement à Georges Nikiza,
je ne pense pas que le CNDD-FDD « est plus rigoureux que l’ancien parti
unique ». L’ancien parti unique faisait croire que tout est rose, et il n’y
avait pas de contre-pouvoir pour dire le contraire. Ce n’est plus possible sous
le pouvoir actuel, où tout le mal qui se concocte en secret finit par le savoir
grâce aux medias indépendants et aux militants de la société civile.
En réaction a un article sur le livre de Marc Manirakiza, Fabien Cishahayo s’était indigné :
« Nul ne pourra me convaincre que rien n'a changé dans ce pays.
Combien de fois l'armée est-elle descendue sur les collines pour massacrer les
gens depuis 10 ans ? »
Eh bien, M. Fabien Cishahayo a
raison, les pouvoirs ont changé, et des choses ont changé avec. Mais nombreux
sont les vices qui ont résisté au changement des pouvoirs.
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