par Thierry
Uwamahoro
Depuis un certain temps, je lis des articles par des
Burundais qui nous lamentons de l’état de lieu de notre république, suivis par
des répliques condamnant ceux qui excessivement donnent une image négative du
Burundi. Nestor Nkurunziza a même (presque) suggéré
qu’il ne faudrait plus nous plaindre.
D’autres argumentaires semblent s’intéresser à comparer
les résultats (ou les défaillances) des pouvoirs dictatoriaux d’avant 2005 à
ceux du pouvoir « démocraturique » (de démocrature : régime
hybride démocratie-dictature) de depuis 2005. Ce que nous semblons oublier
de temps en temps dans nos commentaires passionnés est que les régimes viennent
et passent mais le peuple reste. Le peuple burundais est un constant dans tous
ces régimes. Il a souffert, mais, lui, il avance positivement. Nous pouvons être
pour ou contre tel ou tel autre régime, tel ou tel autre acte posé par nos
dirigeants…mais la fierté burundaise reste une constante.
Thierry Uwamahoro |
Ce weekend, je partageais un diner avec un professeur qui
dispense un cours sur la région des grands-lacs dans une des prestigieuses
universités de Washington, DC. Il m’a parlé d’une observation qu’il a faite
durant les quatre dernières années qu’il donne ce cours.
Au début de chaque année scolaire, la plupart des élevés
qui s’enregistrent pour son cours connaissent quelque chose du Rwanda :
soit le génocide, soit le film Hotel
Rwanda, soit le fait que le Rwanda est un des pays africains avec un
dynamisme, une gouvernance, et un élan développemental exceptionnels. Ils ont entendu parler de Paul
Kagame. Par contre ils ne connaissent rien (ou presque) du Burundi.
Durant les quatre mois de cours, ses élèves apprennent de
l’histoire du Burundi et du Rwanda (et de la RDC – mais notre conversation
était dominée par le Rwanda et le Burundi). Ils apprennent de la composition
sociale de nos deux pays et des tragédies qu’ils ont eu à traverser à travers
l’histoire. Il est difficile de comparer deux pays et deux peuples, quelles que
soient leurs similarités (et on dit que comparaison n’est pas raison).
Néanmoins, ce professeur m’a raconté que presque invariablement, tous ses
élèves finissent par trouver le model burundais de réconciliation plus
impressionnant et rentrent avec un haut estime pour le peuple burundais.
Je ne sais pas exactement ce que ce professeur raconte à
ses élèves (ou quels sont les livres qu’ils lisent durant les quatre mois de
cours), mais c’était de quoi gonfler ma poitrine et relever ma tête. J’ai
failli chanter Burundi Bwacu au
restaurant. Restons fiers et progressons.
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