Libérat NTIBASHIRAKANDI |
Dans un article publié en 2007 et
encore d’actualité, Libérat NTIBASHIRAKANDI pense que pour se développer et être
compétitif le Burundi doit s’approprier des Technologies de l’Information et de
la Communication :
« La place grandissante des TIC dans la société actuelle oblige le
Burundi à réviser sa politique d’appropriation et d’usage des TIC dans la
gestion du pays. Si rien n’est fait dans les meilleurs délais, avec l’entrée du Burundi dans East African
Community, le Burundi risque d’être phagocyté par les autres pays membres. Il
sera notamment obligé d’acheter des services en TIC au Rwanda ou ailleurs alors
qu’il pourrait en produire lui-même, à
condition d’inscrire dans ses priorités de bonnes stratégies pour rattraper son
retard dans le domaine suite à la crise et à la négligence des pouvoirs qui se
sont succédés probablement par ignorance.
Les TIC se composent de nombreux secteurs de services et d’activités tels
les services Internet, le développement des logiciels, les infrastructures,
services de communication et technologies de l’information, les médias, les
bibliothèques et centres d’informations, les réseaux et services d’information
et communication, le commerce électronique, la télémédecine, l’enseignement à
distance, les réseaux du savoir et systèmes d’aide à la prise de décision, etc.
Tous ces éléments basés sur les technologies, ont convergé pour
caractériser ce que l'on nomme aujourd'hui "la société de
l'information" ou "société de la connaissance", qui bouleverse
le modus operandi des organisations privées, publiques et des gouvernements et
propose une nouvelle définition des structures économiques et sociales
mondiales, dans lesquelles les richesses, la valeur des biens, et le
"pouvoir" (de négociation ou levier du développement), dépendent de
plus en plus des moyens et du contrôle des processus relatifs à la
communication et l'information.
Cette bataille, n'est pas seulement celle de l'acquisition
d'infrastructures et la consommation d'outils technologiques d'information et
de communication. Elle se base aussi sur le processus d'appropriation par la
société dans son ensemble et ses organisations (entreprises, individus, société
civile, académie, recherche et même l'Etat) et de leur capacité d'en faire un
moteur de développement, pour construire un nouveau rapport économique et
culturel.
Face à ces défis, il est nécessaire et urgent de proposer une réponse nationale, ambitieuse et
planifiée. Tenant en compte la nature même de ces technologies, qui traversent
tous ces secteurs et de nombreux autres domaines de la vie sociale et
économique, cette réponse doit aussi être globale, établissant une vision et
une stratégie de long terme, impliquant dans sa conception et sa mise en œuvre
l'ensemble des secteurs économiques, sociaux, étatiques, civils, etc.
Cette politique nationale de société de l'information doit assurer un
effort durable, soutenu, cohérent, national d'intégration des TIC en appui aux
objectifs et stratégies nationales de développement. Elle doit inclure des
stratégies, priorités et plans d'action qui puissent assurer la mise en place
de systèmes d'information, connaissance et d'appui à la prise de décision, pour
le développement socio-économique ainsi que permettre l'intégration du Burundi
dans l'économie globale de l'information. Elle ne doit pas non plus être vue
comme un luxe des élites mais comme une nécessité pour le pays.
Si nous avons pu constater l'existence au Burundi, dans le domaine des TIC,
de quelques initiatives actions sectorielles (éducation et recherche, ISP
privés, multimédias, etc.) et des embryons de réflexions, nous devons constater
qu'ils ont été apparemment menés de façon dispersée, sans réelle coordination
ni liaison entre les différents secteurs impliqués (télécommunications,
éducation et recherche, médias et culture, informatique, commerce et industrie,
etc.).
Il est clair qu'avec ou sans stratégie nationale, les technologies et les
modèles qui en découlent auront un impact direct sur de nombreux secteurs
(éducation, performances économiques, commerce, investissements, Etat et
administration, culture et langues, société civile, etc.) et la société dans
son ensemble. Les résultats de l’impact dépendront de notre capacité à produire
une stratégie de long terme. Ne pas s'atteler à cette tâche, serait un immense
gâchis de ressources et d'opportunités, et ne ferait qu'augmenter notre retard
de compétitivité. Nous devons dés aujourd'hui, lancer des projets concrets et
réels pour entrer de plain-pied dans la société de l'information.
Pour toutes ces raisons, nous suggérons de relancer et de redynamiser la
recherche appliquée (ISABU, IRAZ, plantes médicinales, etc.) et surtout
intégrer l’usage des Technologies de l’Information et de la Communication dans
la vie socio-économique du Burundi : informatisation de tous les services de
l’état et plus particulièrement : la douane, les services d’immigration, le
service des impôts, la gestion des dossiers médicaux, les services de la
Mairie, etc. Les TIC constituent un meilleur moyen de lutte contre la
corruption et les malversations économiques ».
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