samedi 27 juillet 2013

Le Burundi doit entrer dans la société de l'information

Libérat NTIBASHIRAKANDI
Dans un article publié en 2007 et encore d’actualité, Libérat NTIBASHIRAKANDI pense que pour se développer et être compétitif le Burundi doit s’approprier des Technologies de l’Information et de la Communication :

« La place grandissante des TIC dans la société actuelle oblige le Burundi à réviser sa politique d’appropriation et d’usage des TIC dans la gestion du pays. Si rien n’est fait dans les meilleurs délais,  avec l’entrée du Burundi dans East African Community, le Burundi risque d’être phagocyté par les autres pays membres. Il sera notamment obligé d’acheter des services en TIC au Rwanda ou ailleurs alors qu’il pourrait en produire lui-même,  à condition d’inscrire dans ses priorités de bonnes stratégies pour rattraper son retard dans le domaine suite à la crise et à la négligence des pouvoirs qui se sont succédés probablement par ignorance.

Les TIC se composent de nombreux secteurs de services et d’activités tels les services Internet, le développement des logiciels, les infrastructures, services de communication et technologies de l’information, les médias, les bibliothèques et centres d’informations, les réseaux et services d’information et communication, le commerce électronique, la télémédecine, l’enseignement à distance, les réseaux du savoir et systèmes d’aide à la prise de décision, etc.

Tous ces éléments basés sur les technologies, ont convergé pour caractériser ce que l'on nomme aujourd'hui "la société de l'information" ou "société de la connaissance", qui bouleverse le modus operandi des organisations privées, publiques et des gouvernements et propose une nouvelle définition des structures économiques et sociales mondiales, dans lesquelles les richesses, la valeur des biens, et le "pouvoir" (de négociation ou levier du développement), dépendent de plus en plus des moyens et du contrôle des processus relatifs à la communication et l'information.

Cette bataille, n'est pas seulement celle de l'acquisition d'infrastructures et la consommation d'outils technologiques d'information et de communication. Elle se base aussi sur le processus d'appropriation par la société dans son ensemble et ses organisations (entreprises, individus, société civile, académie, recherche et même l'Etat) et de leur capacité d'en faire un moteur de développement, pour construire un nouveau rapport économique et culturel.

Face à ces défis, il est nécessaire et urgent de proposer  une réponse nationale, ambitieuse et planifiée. Tenant en compte la nature même de ces technologies, qui traversent tous ces secteurs et de nombreux autres domaines de la vie sociale et économique, cette réponse doit aussi être globale, établissant une vision et une stratégie de long terme, impliquant dans sa conception et sa mise en œuvre l'ensemble des secteurs économiques, sociaux, étatiques, civils, etc.

Cette politique nationale de société de l'information doit assurer un effort durable, soutenu, cohérent, national d'intégration des TIC en appui aux objectifs et stratégies nationales de développement. Elle doit inclure des stratégies, priorités et plans d'action qui puissent assurer la mise en place de systèmes d'information, connaissance et d'appui à la prise de décision, pour le développement socio-économique ainsi que permettre l'intégration du Burundi dans l'économie globale de l'information. Elle ne doit pas non plus être vue comme un luxe des élites mais comme une nécessité pour le pays.

Si nous avons pu constater l'existence au Burundi, dans le domaine des TIC, de quelques initiatives actions sectorielles (éducation et recherche, ISP privés, multimédias, etc.) et des embryons de réflexions, nous devons constater qu'ils ont été apparemment menés de façon dispersée, sans réelle coordination ni liaison entre les différents secteurs impliqués (télécommunications, éducation et recherche, médias et culture, informatique, commerce et industrie, etc.).

Il est clair qu'avec ou sans stratégie nationale, les technologies et les modèles qui en découlent auront un impact direct sur de nombreux secteurs (éducation, performances économiques, commerce, investissements, Etat et administration, culture et langues, société civile, etc.) et la société dans son ensemble. Les résultats de l’impact dépendront de notre capacité à produire une stratégie de long terme. Ne pas s'atteler à cette tâche, serait un immense gâchis de ressources et d'opportunités, et ne ferait qu'augmenter notre retard de compétitivité. Nous devons dés aujourd'hui, lancer des projets concrets et réels pour entrer de plain-pied dans la société de l'information.


Pour toutes ces raisons, nous suggérons de relancer et de redynamiser la recherche appliquée (ISABU, IRAZ, plantes médicinales, etc.) et surtout intégrer l’usage des Technologies de l’Information et de la Communication dans la vie socio-économique du Burundi : informatisation de tous les services de l’état et plus particulièrement : la douane, les services d’immigration, le service des impôts, la gestion des dossiers médicaux, les services de la Mairie, etc. Les TIC constituent un meilleur moyen de lutte contre la corruption et les malversations économiques ».  

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