mardi 16 juillet 2013

Ce Dont Le Peuple Burundais Devrait Etre Fier

par Thierry Uwamahoro

Depuis un certain temps, je lis des articles par des Burundais qui nous lamentons de l’état de lieu de notre république, suivis par des répliques condamnant ceux qui excessivement donnent une image négative du Burundi. Nestor Nkurunziza a même (presque) suggéré qu’il ne faudrait plus nous plaindre.

D’autres argumentaires semblent s’intéresser à comparer les résultats (ou les défaillances) des pouvoirs dictatoriaux d’avant 2005 à ceux du pouvoir « démocraturique » (de démocrature : régime hybride démocratie-dictature) de depuis 2005. Ce que nous semblons oublier de temps en temps dans nos commentaires passionnés est que les régimes viennent et passent mais le peuple reste. Le peuple burundais est un constant dans tous ces régimes. Il a souffert, mais, lui, il avance positivement. Nous pouvons être pour ou contre tel ou tel autre régime, tel ou tel autre acte posé par nos dirigeants…mais la fierté burundaise reste une constante.

Thierry Uwamahoro
Ce weekend, je partageais un diner avec un professeur qui dispense un cours sur la région des grands-lacs dans une des prestigieuses universités de Washington, DC. Il m’a parlé d’une observation qu’il a faite durant les quatre dernières années qu’il donne ce cours.

Au début de chaque année scolaire, la plupart des élevés qui s’enregistrent pour son cours connaissent quelque chose du Rwanda : soit le génocide, soit le film Hotel Rwanda, soit le fait que le Rwanda est un des pays africains avec un dynamisme, une gouvernance, et un élan développemental  exceptionnels. Ils ont entendu parler de Paul Kagame. Par contre ils ne connaissent rien (ou presque) du Burundi.

Durant les quatre mois de cours, ses élèves apprennent de l’histoire du Burundi et du Rwanda (et de la RDC – mais notre conversation était dominée par le Rwanda et le Burundi). Ils apprennent de la composition sociale de nos deux pays et des tragédies qu’ils ont eu à traverser à travers l’histoire. Il est difficile de comparer deux pays et deux peuples, quelles que soient leurs similarités (et on dit que comparaison n’est pas raison). Néanmoins, ce professeur m’a raconté que presque invariablement, tous ses élèves finissent par trouver le model burundais de réconciliation plus impressionnant et rentrent avec un haut estime pour le peuple burundais. 

Je ne sais pas exactement ce que ce professeur raconte à ses élèves (ou quels sont les livres qu’ils lisent durant les quatre mois de cours), mais c’était de quoi gonfler ma poitrine et relever ma tête. J’ai failli chanter Burundi Bwacu au restaurant. Restons fiers et progressons.

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