jeudi 11 juillet 2013

Ce qui n’a pas changé au Burundi

Georges Nikiza fait le bilan de ce qui n’a pas changé, 20 ans après le fameux discours de Melchior Ndadaye, LE BURUNDI NOUVEAU :
« Des lamentations, des grognes, des assassinats, une misère sans précédent, une diplomatie de face  sont autant de malheurs  que les martyrs de 1993 ont lutté contre, mais l’évidence est que ces mêmes désastres   continuent à  frapper  sans pitié ni distinction  le peuple Murundi, cela après vingt ans que  Ndadaye est assassiné ».
Georges Nikiza, journaliste.

Plus loin, il ajoute :
« Le CNDD-FDD est plus rigoureux que l’ancien parti unique. La docilité aveugle, le clientélisme, la corruption  et autant  d’illégaux sont devenue comme une loi à suivre pour vivre au Burundi.
Pour avoir un dérisoire  avantage au Burundi ; il faut être docile ou sympathisant du pouvoir en place, affirme un conseiller au Ministère DC. Puisque tout le monde est pauvre ou veulent  s’enrichir promptement, ils deviennent docile. Le pouvoir les utilise comme de marionnettes. Le choix alors est claire pour certains : être  dociles,  entretenir  la passivité. 
Dans les salons et  bars de Bujumbura,  les critiques et analyses de la classe moyenne  montrent l’intention de se débarrasser d’un système aveuglo-colonial   mais le «  laissez-moi d’abord patienter, demain je vais décrocher un poste ou une mission de la part du parti » étouffe toute volonté vers la révolte.
Les paysans  eux, sont convaincus qu’ils ne changeront rien. Peur de mourir, ils se taisent. Comme l’affirme un ancien député du Frodebu « la pauvreté  constitue aujourd’hui un fardeau lourd et intolérable et pousse  la masse des individus à y échapper en se soumettant au parasite de l’Etat.    Macumi  un enseignant de Mugera  a  conclu dans un débat sur la vie cher chez les enseignants : «  Je suis né pauvre, je le resterai pour toujours ».

Contrairement à Georges Nikiza, je ne pense pas que le CNDD-FDD « est plus rigoureux que l’ancien parti unique ». L’ancien parti unique faisait croire que tout est rose, et il n’y avait pas de contre-pouvoir pour dire le contraire. Ce n’est plus possible sous le pouvoir actuel, où tout le mal qui se concocte en secret finit par le savoir grâce aux medias indépendants et aux militants de la société civile.

En réaction a un article sur le livre de Marc Manirakiza, Fabien Cishahayo s’était indigné :
« Nul ne pourra me convaincre que rien n'a changé dans ce pays. Combien de fois l'armée est-elle descendue sur les collines pour massacrer les gens depuis 10 ans ? »


Eh bien, M. Fabien Cishahayo a raison, les pouvoirs ont changé, et  des choses ont changé avec. Mais nombreux sont les vices qui ont résisté au changement des pouvoirs.  

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